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jeudi 3 décembre 2015

Ô ma douleur




Viens, ô ma douleur, viens, reste tranquille,
Tu appelles et désires des rivières étoilées, les voici,
Solitude obscure enveloppant l’âme à béquille,
Dans ce nuage d’angoisse révélant cet état de souci,

Viens, ô ma douleur, viens, donnes moi la main,
Assieds-toi, respire, écoute cette mélodie, ce phonème,
Écoute ce murmure, il te fait écho sans préjugé vain,
Ici, tu peux te lâcher, nul ne te seras fait de blêmes,

Ces murs, si haut cachent ta timidité, ta pudeur,
Ces barbelés te protègent des passions voraces,
Alors sans crainte, laisse remonter en surface,
Ce torrent tiède et salé soulageant le cœur,

Loin d’eux, me voilà geindre de mon âme vacillant,
Derrière les moucharabiehs de l’effroi, destin insolant,
Rappelant une réalité en robe surannée,
Où surgir des regrets abimés tel un damné,

Viens, ô ma douleur, viens, entrons dans la ronde,
Ce pas de danse des morts vivants nous invite,
Goûtons à cette transe funeste où le corps gravite,   
Autour d’un néant aspirant l’esprit qui vagabonde,

Les rayons vespéraux embrassent mes nuits de pénitence,
Quand au loin un linceul habille ma solitude,
Ce cœur, cet esprit, qui est mien crie sa lassitude,
Viens, ô ma douleur, viens, agrippe toi à la patience,

En Allah l’espoir, la délivrance pour une victoire certaine.

R.A  

23 commentaires:

Sihem Poésie a dit…


"Viens, ô ma douleur, viens, agrippe toi à la patience,"
Le soulagement, il y a toujours cette apaisement à la fin de tes poèmes,
Tu trouves une solution, ce qui soulage la lecture, un reel partage du trajet de l'émotion.
Bravo.

Ldf a dit…

La douleur est humanisé . C'est ce que j'apprécie dans ton texte .
La douleur est un sentiment qui s'installe et ne quitte plus l'âme. Parfois on a l'impression qu'elle est parti mais elle est toujours tapie dans l'ombre pour nous faire une piqûre de rappel.
La douleur ne part jamais ( les plus grosses du moins ) mais dans ton texte on a l'impression que tu as saisi ce sens et que tu domptes cette douleur . Tu la laisse faire parti de toi . Et tu ne la cache pas.
Laisser une douleur faire parti de soi et en faire une force n'est pas si simple. Mais à travers tes textes je ressens que tu y arrives .

Baba baboush a dit…

Je trouve ce texte apaisant, c'est magique comme d'habitude bravo :)

Leila a dit…

Réussir à accepter la douleur et la percevoir comme tu le fait n'est pas chose facile. Ton texte est une invitation à l'espoir.

Anonyme a dit…

Dervich ?
Ce qui est sûr c’est que cette douleur est celle d’un pauvre en Dieu, ayant mal de cette vie, préférant maintenir sa douleur dans la patience. Satisfaire sa douleur à satiété n’est-ce pas une sorte de complaisance ?
Qu’importe, Allah Ta’ala n’a pas menti en disant : " Ceux qui ont cru, et dont les cœurs s'apaisent à l'évocation d'Allâh. N'est-ce pas que par l'évocation d'Allâh que s'apaisent les cœurs ? " (Coran, 13/28)
Le dhikr en intimité avec Allah ou en assemblé est certes un remède pour nos cœurs et nos âmes malades.
Un sheikh que j’affectionne a un jour dit qu’en réalité, ceux qui tournaient à l’époque de Rumi étaient dans une connexion telle qu’on les voyait flotter entre ciel et terre, tournant et aspirant à l’Aimé.
Nous ne sommes que dans l’imitation des pieux mais si la sincérité y est, on ne peut que récolter la victoire. Qu’al-Wadud nous aide et nous aime, amin.

En tout cas ça fait plaisir de voir des textes tout en confidence et en sincérité. Peu le font car dévoiler le bien est facile mais partager nos défauts est trop dur pour nos nafs

Unknown a dit…

C'est d'une beauté ce que tu écris ...Merci toujours un plaisir de lire.

Anonyme a dit…

Encore stupefaite par la richesse de tes écrits et de ton inspiration. Ce jeu de rime berçant qui m amuse tant. Le contexte m'étonne: être dans la doumeur avec un fracas de souci , acceptercette douleur jusqu'à l'appeler à l apaisement et en toute amitié (si je peux me permettre).J'ai presque envie de fondre dans ses vers avec le personnage en transe en compagnie de "dame douleur". Je te félicite et t'encore mon cher poete, mon frere de coeur. Thanks a lot pour ce régal. Au plaisir R.A. Au passage j' avoue que je salue les commentaires si riches !!!

Gul a dit…

Cet attachement à cette douleur apaisante et si profonde ...
S' attacher pour mieux se séparer ...

Anonyme a dit…

Salamu aleikum. Le poême est triste , pourquoi cette tristesse dans les ecrits? Ca me console quand meme de lire les derniers vers. Cependant j'aimerai bien lire un de vos poêmes sur la joie, la quiétude. Merci de me permettre de renouer avec la langue francaise et la littérature.
Barakallahou fikh.

Mon carnet de citations a dit…

La douleur source d'inspiration inépuisable, s'en délester il le faut souvent pour survivre dans ce monde chaotique. J'aime beaucoup votre trait de plume clairvoyant et cette foi authentique en laquelle vous placez tant d'espérance. A bientôt de vous lire. @isa_biblio

Anonyme a dit…

Nostalgie

Complainte du vent, compagne d’exil
Les bras me tend, pour rire un instant
Mes souvenirs me rend, pleurer un moment
Silencieusement, la pensée a le droit d’asile.
 
Dans l'obscurité, un refuge d'image
Des soupirs, des milliers de pages...
Un océan de secrets, de chaleur
Un visage que l'on porte près du coeur.

Un vide immense
Et le silence...



Unknown a dit…

J'aime l'inversement des roles. L'Acceptation, la canalisation et la domination de la souffrance. Elle en devient fragile comme un enfant.
Ce poeme au premier regard parle de choses negatives mais en realité tres positive. Une source d'espoir. ☺


Nayla a dit…

Excellente plume!
Texte triste mais très beau.

Anonyme a dit…

Le fait d'accepter, de dompter sans négliger la douleur , chose très difficile à faire pour nous humains.., je trouve incroyable ce que tu viens de nous retranscrite à travers une inspiration incroyable dans ce poème apaisant finalement, un bagage rempli d'espoir qui me pousse à travailler sur cet aspect non négligeable . Merci de nous partager ce talent !

Unknown a dit…

L'invitation a la douleur....c'est incroyable cette façon que tu as de rendre agréable ce sentiment désagréable !
Tu acceptes cette douleur, tu l'invites, tu "danses avec elle" :)
La magie de ta plume !

Hanane a dit…

Très bel écrit encore une fois !
Rendre un sentiment "négatif", "positif" par ces mots si justes et si bien posés en vers cetsvjuste magnifique... personnifier la douleur ici ou la solitude dans d'autres écrits rendent ce texte encore plus fort et tellement touchant...le lien avec Allah en fin de poème..une note plus que positive al hamduliLlah.
Qu'Allah te facilite dans toute chose.
Qu'Allah apaise tes douleurs. Amin.

Anonyme a dit…

Douleur, tu es une idée , je peux te laisser germer, ou je peux t'éliminer.

Pour dépasser la douleur :

Un mètre carré de prison

C’est la porte, et derrière, l’éden du cœur. Nos choses, tout ce qui nous appartient, s’estompent. Porte est la porte, porte de la métaphore, porte du conte. Porte qui épure septembre. Porte qui ramène les champs à la genèse des blés. Nulle porte à la porte, mais je peux accéder à mon dehors, amoureux de ce que je vois et ne vois pas. Tant de grâce et de beauté sur terre, et la porte serait sans porte ? Ma cellule n’éclaire que mon dedans. Que la paix soit sur moi, et paix sur le mur de la voix. En louange à ma liberté, j’ai composé dix poèmes, ici-là et là-bas. J’aime les miettes de ciel qui s’infiltrent par la lucarne, un mètre de lumière où nagent les chevaux, et les petits choses de ma mère… Le parfum du café dans les plis de sa robe quand elle ouvre la porte du jour à ses poules. J’aime la nature entre automne et hiver, et les fils de notre geôlier, et les journaux étalés sur les trottoirs lointains. Et j’ai composé vingt chansons pour maudire le lieu où il n’y a pas place pour nous. Ma liberté : être à l’opposé de ce qu’ils voudraient que je sois. Et ma liberté : élargir ma cellule, poursuivre la chanson de la porte. Et porte est la porte. Et nulle porte à la porte, mais je peux accéder à mon dehors…



Mahmoud Darwich

Laila a dit…

Quelques mots qui définissent mon état d'esprit après avoir lu ce magnifique poème : touchée, poignant, larmes, coeur, espoir, foi, patience ...
ALLAH nous suffit et Il est le meilleur à qui se fier (sourate Al Imran /173)

Nadou a dit…

très touchant vraiment comme texte, on sent la douleur dans le texte mais c'est une belle douleur, celle que l'on ressent quand tout va mal mais que l'on raconte avec pudeur sans exces ni étalage
J'aime vraiment tes écrits

Djaouhar a dit…

C'est super beau la façon dont tu décris ce que tu vois et surtout la façon dont tu clos tes poèmes, ya beaucoup de douceur dans tes écris, continue !!!

Unknown a dit…

La douleur est perçu comme réformatrice
Au lieu de s'agripper a elle et s'en servir comme excuse tu préfères la canaliser par l'Islam et l'empêcher de te mener vers des "passions voraces" qui te mèneront tout droit a ta perte
J'aime beaucoup car tu transmet la un message que toute l'Humanité devrait entendre
Patience, endurance et victoire In Sha Allah

Unknown a dit…

Que dire... Juste magnifique. Une très bonne morale. Un vrai talent!

Hab a dit…

Un texte qui prône la patience, voilà qui est noble. Alors oui, domptons la douleur, maintenons-là en cage, soulagons-là et avec une forte volonté, supprimons-là.
N'ayons pas peur des larmes, du trop plein de mal-être qui nous accable, après tout, la vie n'est qu'épreuve. Rattachons-nous au moment d'entracte pour reprendre une bonne bouffée d'air et repartons de plus belle inchaAllah.
J'ai bien aimé relire ce texte. Ça fait tellement longtemps^^ (oui ici on se fait vieux)