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dimanche 23 décembre 2018

Diwân : « Épine de la rose »


Ô Muntaz !

Non, je n'attends plus rien,
Chéri le souvenir passé,
Garde mon peu de bien,
Mon cœur, hélas ! Ma pensée.

Il se peut que tu ai besoin, même raison,
Face à la morosité évacuant les délires,
Jusqu’à repousser le coeur dans un coin,
Privant l'âme de quelques folies et rires.

Ô Muntaz !

Pourquoi ce regard fuyant mon amour ?
Pourquoi ce silence usant à l’ennuie ?
Ne suis je point le soleil de ton coeur le jour ?
Ne suis je point la lune de ton âme la nuit ?

Je ne cherche que la source qui m'est fermé,
L'amertume qui s'est faite regret, s'attarde ...
Faisant de l'histoire un puit parfumé tant aimé,
Dans ce désert à l’horizon, de moi, sans garde !

Ô Muntaz

Le temps a eu raison de ce cœur,
La distance a eu raison de cette heure,
Entre nous la distance a fait son temps,
Le temps lui a mis une distance à temps .

Même ton silence m’est poésie sans fable,
Dans ce désert, le vent me rappelle à toi,
Tel ce rossignol qui chante pour moi,
Dans ce jardin fleuri de roses des sables.

Ô Muntaz !

Tu es cette épine de la rose au coeur,
Qui présente est certes douleur,
Mais qui absente est hémorragie,
Faisant de moi une âme sans logis.

R.A

dimanche 16 décembre 2018

Diwân : "Le lys et la rose"



Ô Muntaz !
De tes lèvres 
Où ton âme s'élance,
Que le silence
Exalte le banni !
Non loin du précipice 
Au plaisir infini,
Invite à l'abysse
L'éternel silence
Par tes roses.

Ô Jahan !
Chaque jour 
Est un bonheur,
Dans ce désert
Au grand jour,
Là où le cœur serré,
Il n'y a plus d'heure,
Pour un esprit libéré,
Plein d'amour.

Ô Muntaz !
Chaque nuit,
La pudeur assassiné
Sans clémence,
Là où le non-dit, 
Fait son lit,
Ne reste que l'impuni. 
Rien ne sert d'embrasser
Ses regrets plein de déni,
Lorsque le mal de près 
t'enlace.

Ô Jahan !
À l'ombre, 
Derrière,
Le voile,
De l'aimant,
Sans le désigner, 
Il y a ce mot "amour". 
Tais-lui 
Que son absence 
Est douce,
La tienne le sera
Plus douce,
Un jour. 

Ô Muntaz !
Là, offre moi un baisé 
Sans la presser,
Tel un lys s'offrant 
À jamais blessé,
Redoutant de peur
La secousse,
Au risque 
De perdre l'avenant.
 
R.A

samedi 15 décembre 2018

Diwan : " Tiens mon cœur"



Le soleil se lève Ô Maître, 
L'ombre chassée sous le hêtre,
M’expose à la clarté de l'être,
Habitué à l’éclat du paraitre,  
Solitaire à l’âme rebelle,
J’erre le cœur à la venelle,
Déambulant sous la toile,  
Avec cette tristesse éternelle,
De mes pupilles sans étoile,
 Mon rêve brisé,
À genoux, tel un pèlerin,  
Est mon espoir.
Lourd de porté,
Est ce silence noir,
Sur mes épaules d'orphelin.

Qui peut me comprendre ? 

Moi qui marchant,
Sous ta voûte céleste,
Rythmant mes pas
À ton dhkir sublimant
Tes noms, Yâ Âllah !
Moi qui isolé,
De moi-même
Abandonné
Fût honoré
Par tant de larmes
Miséricorde à mon cœur
À la simple invocation de Yâ Allah !

Qui peut me suivre ? 

Moi qui confonds
Le jour et la nuit
Plongeant ma plume
Dans les bas-fonds
De cet océan de puit
À l’encre rendant ivre
Les amant sous l'enclume.

Ô Maître,
De la douceur de tes versets, 
Tu offres aux désireux tes secrets,  
De la saveur de tes mots
Tu offres aux anxieux ta sérénité,
De l’évidence de tes signes,
Tu offres la sagesse et la guidé.  

Ô Maître,
Et pourtant, ton Amour est là, 
Il me suffit de le suivre, tel un awliya,
Avec la sincérité de la foi, à la délicatesse,
Il me suffit de le vivre, tel un tisserand,
S’offrant à l’humanité, tel un tapis persan.
Subjuguant de murmure l’éveil à la caresse.

Ô Maître,
Couvre la noirceur de mes maux,
Par ta lumière qui me faut la haut, 
Ce n'est qu'à l’évocation
De Toi le Sublime,
Que mon cœur embrasse
Dans le silence
L’instant inespéré de mon âme,
Espérant à nouveau une lueur,
Me faisant oublier ma douleur.

Ô Maitre, 
Veille à mon cœur, veille Ô Maitre!
Tiens-le fermement, 
Tiens-le de sorte,
Qu'il ne tombe pas tel un enfant, 
Au pied de Ta sublime porte,
Sur ces chemins aux mille pièges traîtres.
 
Ô Maitre,
J’ai une plaie sur ma langue,
Dans ce désert qui me supporte,
Je ne te demanderai ni pain,
Car je n’ai pas faim
Je ne te demanderai ni verre d’eau
Car je n’ai pas soif
Dans ce tourbillon de feu qui m'emporte,  
Je réclame que la fraicheur de Ton Amour.

Ô Maitre,
J’ai une cicatrice sur mon cœur,
Dans cet horizon vespéral,
Je ne te demanderai ni repos
Quand Bien même je suis épuisé,

Ô Maitre,
J'ai perdu les ailes de mon âme,
Dans cet chute abyssale,
Je ne te demanderai ni sommeil
Quand bien même je suis accablé,

Ô Maitre,
Sur un oreiller de pierre,
Je ne rêve pas de la zahato,
Dans ce périple pinçant la lyre
Éplorée des tourments de ma vie,
Je ne mendie sans demi-teinte,
Rien qu'une étreinte 
De Ta grâce.

Ô Maitre,
Réveilles-la celle qui,  
Jadis habitée mon cœur,
Jadis rassurée ma peur,
Jadis parfumée mon moi,

Ô Maitre,
Réveils ma belle foi
Une dernière fois
De son sommeille
Que je l'embrasse
Avant l'adieu hélas  
D'un cours fatal à l'écueil.

Ô Maître,
Tiens mon cœur,
Mon âme n’a plus de larmes
Tiens-moi, loin de ces lames,
Traînes-moi, loin de ces leurres.
Que valent une vie, une journée ?
Mon destin ne peut se relever, 
Sans toi Ô Maître !  

Ô Maître,
Tu m’as offert un monde, de fleur,
A la couleur des yeux de mon cœur,
À moi ce jardinier indigne,
Au visage remplit de honte,
Devant ce miroir du Sujud,
Reflétant mon fi de ton signe
Alors même les sanglots de mon oud.  

Ô Maître
Il fût un temps à la belle étoile,
Je rêvais comme Tu le sais,
D'aimer à l'aune de ces contes sans voile,
 Ce temps où l'amour dans le passé,
Été tissé sur le tapis
En broderie,
 Les initiales était écrits
Sur des mouchoirs
Et secrètement
Gravé dans les cœurs.

Ô Maître,
Les amants étaient nobles
Les amoureux courageux,
Les combats étaient notables
Mais se gagnaient à deux,
Mais maintenant ;
Les amours semés,
Sur les terres infertiles
À l'aube se lamentant, 
Il n'y a que des souvenirs essaimés,
Dans ces contrés illégitimes,
À la douleur née dans les langes,
À la nuit pécheresse,
Désertée par tes anges.

Ô Maître,
Tout le monde pense, à même,
Que je suis rebelle envers l'amour,
Or l'amour me reconnaît partout
Là où il me surprend,
La nostalgie me reconnaît,
Là où il me méprend,
La cruauté me reconnaît,
Là où il me suspend, 
La mort me reconnaît,
Mon visage a honte de moi-même.

Ô Maître !
Je suis fatigué 
N'est-il pas l'heure d'abréger
Ma sentence par la terre ?
 
R.A

Diwân : “Cendres et Poussières”



Ô rose au jasmin, beauté nuptiale qui luit,
Tu es le parfum, l'opium du soir,
Dans ton regard la volupté des nuits,
Ô gaité, assassin de ma solitude !

Tes baisers ont la saveur de l'exotisme que chaque jour élude,
Délice inégalé des fruits de l'interdit...
Et ta voix! À l'écho sublime des préludes,
Chuchotée par l'océan à la beauté céleste des nuits,

Tu portes en toi la douceur et l'ivresse,
À tes lèvres les promesses éternelles fait de liesses,
Tes étoiles rayonnent des aveux d'amour,
Tout ton corps est une craintive caresse,

Dont la braise se consume à la clarté du jour,
Et qui nul doute te laisse au front la langueur et l'ivresse.
Sur le chemin de tes doutes à l’éloge de ta noblesse,
Le parfait anobli le sublime de l’imparfait digne de la cour.

Loin de toi, je ne suis que cendre,
Près de toi, je ne suis que poussière,
Ton amour, ta sensualité m'ont emporté à la lisière,
Là où nul ne peut imaginer que ce coeur a su te peindre.

R.A

jeudi 13 décembre 2018

Diwân : " Pur-sang d'Orient "





Je l'attends derrière ce rideau,
Je suis prête à lever le voile,
Je le sens si près de puis ce vélum,
Impatiente au-delà des tulles,

Mon esprit s'emballe,
À sa venue, émoustille,
Mon corps de frisson,
À la jouissance de passion,

Je veux savourer sans regret, 
Chaque parcelle de délice, 
Je veux l'étreinte effrénée, 
Torride de fusion malice,

Je désire le sentir en moi
Comme jamais sous le toit,
Et jouir de sa fugace
Comme toujours à l’audace,

Emporté par le vent
À l’ébat sans frein …
L’ivresse claquant,
À l’écho des reins,

Honorera le pur-sang
De sa chevauchée,
Sans retenu haletant
Ma jouissance éffilée …

Je veux remplir mon aire,
De mes souvenirs de pair,
Au secret parfumer de chair,
Que nul n’aurait à flair,

Ce jardin de noyers,
Aux plaisirs éclairés,  
Dans l’obscurité,
À l’éros inespéré.

R.A