Les premières générations souffraient de deux handicaps majeurs, d’une part très peu d’entre elles étaient instruites et donc en mesure de pouvoir travailler hormis les taches de ménage, le dure labeur à l’usine pour une minorité d’entre elles et d’autre part les mentalités traditionnalistes obscurantistes, en complète contradiction avec l’Islam qui elle insiste sur l’importance de l’éducation et de l’instruction sans distinction de genre. L’importance de l’éducation de la femme en islam est primordiale dans le sens où elle est considérée comme le pilier de l’édifice familial.
La devise liberté, égalité et fraternité serait elle le privilège accordé uniquement à ceux qui sont partisan de la pensée unique, qui s’obstinent à façonner chaque citoyen dans le moule de l’uniformisme en tuant l’idiosyncrasie qui fait le propre de chaque être. Ces notions qui font la fierté de la République ne sont que des réalités gravées sur les pierres et non dans les cœurs. Avec une application sélective selon la minorité en question. La République est mise en danger par ces intégristes de la laïcité apeuraient par la différence de l’autre qui ne renvoi ni l’image ni l’écho de leur entendement limité du monde de la diversité et des richesses qu’elle contient.
Il faut encourager le dynamisme, la maturation intellectuelle engendré par leur condition d’étude et de travail très difficile mais très formateur. Il est temps que l’on change d’attitude. Dans cette République il y a des instruments judiciaires pour lutter contre les discriminations, c’est à nous de les saisir et de faire valoir nos droits. Si l’on ne bouscule pas les mentalités, on risque de subir cette injustice encore très longtemps. Ces femmes voilées sont les derniers vrais défenseurs de la liberté d’être et d’expression de la condition féminine. Cette liberté motivée par des convictions fortes de leur croyance s’oppose à l’intransigeance des intégristes laïcs qui pensent connaître le bien-être absolu pour la société française. La France est engagée pour la défense des valeurs universelles des droits de l'homme et de l’émancipation des femmes opprimées mais malheureusement elle brille par son injustice et son indifférence lorsqu’il s’agit de femme voilée. Les symboles sont certes important pour l’image, mais ne devrait-elle pas, dans certaines circonstances, aller au-delà d’une rhétorique asséché de toute sa substance pour défendre ses valeurs sur le terrain quelque soit l’apparence de ses citoyennes françaises et voilées? Défenseurs des opprimés, apôtres de la tolérance sont les décorations d’une stature de l’intelligencia de certain de nos penseurs opportunistes médiatisés qui ne sont là que pour consolider et renforcer les clichés et les discriminations flagrantes. La liberté individuelle d’être et de paraître sont les enjeux majeurs à venir en France dans le monde de l’éducation et du travail.
Ce qui nous manque aujourd’hui au sein de la communauté musulmane c’est des organismes qui puissent prendre en charge les procédures judiciaires et administratives pour défendre chaque femme voilée discriminée à l’emploi ou dans son droit à l’instruction. L’une des solutions pour palier à ce problème de discrimination c’est de faire en sorte qu’au sein même de notre communauté, les responsables d’entreprise PME, PMI et artisan s’interrogent sur les moyens à mettre en œuvre pour compenser l’injustice subie par les françaises musulmanes voilées. Il est inadmissible qu’en France les femmes voilées soient mise au ban de la société malgré leur diplôme et leur qualification. Il faut que les patrons montrent l’exemple dans leurs processus de recrutement en sélectionnant les candidats sur leurs compétences, leurs qualifications et non sur leurs apparences ou tenu vestimentaire. La responsabilité des musulmans qui ont réussi dans le domaine de l’entreprenariat est très importante sur le devenir de nos sœurs voilées.
Le temps où l’esprit de tolérance proclamait "Je déteste vos idées mais je suis prêt à mourir pour votre droit de les exprimer" (Voltaire) est bien révolu. Il semble que l’expression par le paraître mais la République en danger et la fragilise dans ses convictions. Il est évident que les humanistes et philosophes des temps modernes ont oubliés les sagesses de leurs prédécesseurs et maître à penser. Aujourd’hui on accepte la différence à condition que cette différence ne s’exprime pas et ne soit pas visible. Le siècle des lumières c’est bien assombri en France.
Le temps n’est il pas venu que chacun prenne conscience que l’avenir appartient à ceux qui contribuent à la façonner et à l’anticiper. Il faut encourager et soutenir nos sœurs françaises voilées afin qu’elles puissent investir le monde du travail et contribuer à l’enrichissement de la société de demain. Si certaines portes leur sont fermées cela ne doit pas les empêcher à s’orienter vers les professions libérales et artisanales. Il faut encourager et favoriser l’entreprenariat chez nos sœurs françaises qui porte le voile. Elles doivent s’organiser et créer leurs propres réseaux associatifs et d’entre aides qui permettront une synergie basé sur des réussites individuelles ou collectives. Leur engagement est plus que nécessaire dans la société actuelle, elles peuvent à leur échelle grâce aux valeurs qu’elles véhiculent redonner une certaine dignité à la femme dans un monde où la femme est réduite soit à un objet sexuel soit à un artifice de marketing publicitaire où la notion même de pudeur est devenue une obscénité.