recherche

Google
 

dimanche 18 novembre 2018

Ô Leila



 
 
Ô Leila,
Sur le visage de tes épreuves  
Où les rivières en sillon mènent à l’océan
Des peines immenses
Si tu me cherche,
Assieds-toi, les arbres te parleront de moi.
 
Ô Leila,
Dans le désert de ta solitude,
Où ton âme esseulée cherche les étoiles,
Dans la nuit glacée
Si tu me cherches,
Assieds-toi, le ciel te révèlera les perles de mes yeux,
 
Ô Leila,
De tes souvenirs et de tes soupirs,
Où les écrins débordent de nostalgie
Du temps perdu
Si tu me cherches,
Assieds-toi, le rossignol te chantera mon amour,
 
Ô Leila,
Dans ton désespoir, admire l’horizon
De l’esprit jusqu’à la ligne,
Contemple l’univers de l’âme,
Jusqu’au confins de la foi,
Si tu me cherches,
Assied-toi, le silence murmurera ton nom dans mes prières,
 
Ô Leila,
Dans tes affres de la vie injuste,
Où ton être s’impatiente d’un signe,
Si tu interroges le destin et la Loi,
Saisis le sable et sèmes le ciel,
Si tu me cherches,
Assieds-toi, le vent te révèlera que la poussière se retrouve.  
 
R.A

samedi 17 novembre 2018

Diwân : Ombre & Lumière



 
De l’ombre à la lumière,
Devant ce clair de peau,
Exposé au vent du désire,
Faisant vaciller le roseau,

L’esprit éperdu à l’éros,
Dévoré par la braise,
Dé convenant l’éthos,
Au pied de la falaise,

Balayé par le vertige,
L’irrésistible délicatesse,
De l’éminence altesse,
Brisant par mille la tige,

Ma raison à la foi se fige,
Ma conscience en litige,
Supplie une miséricorde,
Au chaos de la discorde,

Ce corps glabre à l’offrande
De mes lèvres à la caresse,
Savourant l’ineffable amande,
De la patience à la détresse,

Sais-tu que pour toi, je sacrifierais,
Ô folie de mon âme, mes janissaires,
Sais-tu que pour toi, je renoncerais,
Ô passion de mon cœur à mes empires,

Ô Sultane des Mille, qui es-tu ?
Pour que j’en oublie les houris,
Ô Reine du Bosphore, qui es-tu ?
Pour que j’en oublie le paradis.

Sais-tu ? Ô Mumtaz,
Que l’après toi n’est que larmes ?
Sais-tu ? Ô Leila,
Que sans toi al-Hallaj n'est que Majnoun ?

Oubliant que les anges humains sont précaires,
Crucifié, je le suis aux dires de la chaire,  
Lapidé, je le suis par l’inquisition des vicaires,
Pour un regard sur cette clairière au mystère,

Ya Allah, consume-moi de ta grâce !
Ais-pitié de moi, ne me laisse sans aide !
Ya Allah anobli moi de ta clémence !
Ais-pitié de moi, ne me laisse au vide !

R.A

vendredi 16 novembre 2018

Cœur de cristal


 
 
 
J’ai rêvé de ton parfum, aucune rose ne m’a conquise,
J’ai rêvé de ta chaleur, aucun foyer ne m’a rassuré,
J’ai rêvé de ta douceur, aucune chair ne m’a rassasié,

Sans toi, ma plume n’a que faire de l’encre de ma prose,
Sans toi, ma feuille n’a que faire de mes lignes de vers,
Sans toi, mon recueil n’a que faire de mes notes de poésie,

Tu es ce plaisir de la vie à mes lèvres,
Tu es ce charme de la sensualité à mes yeux,
Tu es ce bonheur qui fait de mon cœur un cristal ...

R.A

dimanche 11 novembre 2018

Ghazal céleste




Firdaws de l’alchimie,
Où l’esprit se compose,
Où le cœur se parfume,
Apprenant à la gnose,

Ô pléiade sans fin à la prose,
Mystère éperdu à l’osmose,
Ô échanson vient, verses,
Buvons jusqu’à la lie le calice,

À toi est destiné ce poème,
Au soleil crépusculaire, avec toi je me meure,
Quelques parts, ce désert, oublié sans heure,
Au pied de ce cénotaphe à la tristesse noème,

Ici se compose la dernière prose,
Près de ton cœur ces limbes de roses,
Me rappellent combien je t’aime,
Ciel des amours, fracas de mon âme.

Tu es la perle de mon être,
Là où mon regard se pose,
Je te vois-là au pied de l’arbre,
Là où mon touché ose,
Je te sens-là sous la terre,

Et c’est ma poitrine qui se serre,
Et c’est mes yeux qui se déversent,
Sur ces feuilles rongées par mes vers,
De cette ode à la folie qui me presse,
Ô ghazal céleste, ici mon jihad pleure.

R.A

dimanche 4 novembre 2018

De rose et de jasmin


Au parfum de la rose,
Je respire le bonheur,
Trempé de ces fleurs,
Caressant ma pause.

Au parfum de jasmin,
Je sens frémir l’osmose,
Désiré plaisir que j’ose,
À nu, la main à la fleur.

Tapie sous les soupires,
À rêver d’une caresse,
Doigté fait de finesse,
Au sentiment de liesse,

Mon corps à la saison si prude,
De ces effluves, humide,
Réclame ton essence candide,
Colorant une jouissance livide,

Mon esprit épris de ta lande,
L’œil enchanté te dévoile,
Par ton charme de miel,
Emportant l’envie à voile,

Ô fantasme rêvé à tes pieds,
Ce genoux luisants de douceur,
Au jardin, tu sens la rose,
Au secret, l’amour au jasmin.

R.A

Innocence violée



Écrire l’innocence violée,
Celle sans retenue de cette feuille,
Celle d’une fragilité esseulée,

C’est souiller la blancheur,
Celle de prendre d’assaut la vierge,
Celle de déverser l’intime sans peur,

C’est dévoiler un visage,
Celle sans crainte d’être lu,
Celle sans honte d’être à nu,

C’est déflorer la belle à la mine,
Celle d’une hésitation infâme,
Celle d’une criée sans âme,

C’est franchir le sacré,
Celle d’une douleur au fusain,
Celle d’un désire immaculée,

C’est une histoire de viole,
Celle d’une plume dans la chair,
Celle d’une encre trouble,

C’est une semence d’amour,
Celle d’un rêve, d’une épopée,
Celle d’une foi effeuillée ...

R.A

samedi 3 novembre 2018

Cimetière au parfum



Il y a ce cimetière au parfum si pur,
Au vent si frais,
À l’horizon si large,
Au silence si apaisant, si rassurant...

Il y a ce cimetière au porte de l’opulence,
Si orgueilleux,
Si égoïste,
Au silence si méprisant, si effrayant ...

Il y a ce cimetière au bleu turquoise si éclatant,
Lieu de plaisance, d'insouciance pour le nord,
Synonyme d’espoir pour les réfugiés ou de mort,
Au silence si troublant si affligeant ...


Il y a ce cimetière méditerranéen,
Où les cries d’horreurs des migrants laissent place au sirocco,
Où les SOS de la détresse et du désespoir laissent place à l’alizé,
Où le ciel embrasse les âmes fatiguées du périple, de l’indifférence de leur semblable,
Où la mer refuse les offrandes, de ces corps innocents, échoués à la face de l’humanité ...

Il y a ce cimetière de la honte au porte des droits de l’homme,
Sans cœur,
Sans âme,
Où l’indignation est sans voix,
Où la foi a perdu raison et sens,
À la porte des morts vivants...

R.A