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jeudi 31 décembre 2015

Parfum de l'Innocent






Il est des regards sombres,
Où l'hideux s’expose,
Tel un art décalé,
Éblouissant les ténèbres,

Innocent de ce parfum,
Ambiance d’un amour défunt,
Au chevet d’une pendule enrhumée,
Le cœur se plaint des esprits enfumés.

Inondé par les souvenirs surannés,
De vers, de missives, de romances,
Vieux boudoir aux roses fanées,
Visages pastels, plaintifs de nuances,

Ici l’injustice se fait reine,
Dans ce désert de foi,
Démons aux visages d’anges,
Dans cet abysse purgatoire,

Au nom de l’intérêt commun,
Cachots remplis de conscience,
Derrière ces grilles de non sens,
Souris étranger au visage félin,

Jugé, condamné à la volée, sans mot,
Te voilà liberté privée, te voilà ironie,
Chorégraphie sans symphonie,
Fracassante justice habillée de maux,

Non ce n’est rien, patiente,
L’injustice, privilège des orgueilleux,
N’est qu’un temps pour ces gueux,
La justice d’Allah n’est pas dupe …

R.A

lundi 14 décembre 2015

Au gré du vent




Telle une bouteille à la mer,
Tu as dérivé au gré du vent, âme,
Te voilà livré au fracas des lames,
Que de choix au goût si amer,

Tu as vécu telle une image,
Ouvrant à chacun ton cœur,
Faisant de ta vie une rumeur,
Tel un captif au désir sauvage,

A l’ombre, des cœurs discrets,
Vivant sur les rives des abîmes,
Au jardin préservant les intimes,
Pour des souvenirs de secrets,

Loin de moi ces chemins, innombrables,
Où l’éphémère n’est que remord,
Extirpant de l’âme la vie à la mort,
Pour un destin impitoyable,

Au détour de mes soupirs,
De mes  tours en estime,
De mes amis si intimes,
De mes pans de souvenirs,

Perdu …
Tu es la, maîtresse d’infortune…
Si bienveillante pleine lune,
Attendu …

Ô Allah de ce souffle,
Fais qu’il te soit voué,
Ô Allah de ce temps,
Fais qu’il te soit consacré,

Sans Toi nul sens.

R.A

jeudi 3 décembre 2015

Ô ma douleur




Viens, ô ma douleur, viens, reste tranquille,
Tu appelles et désires des rivières étoilées, les voici,
Solitude obscure enveloppant l’âme à béquille,
Dans ce nuage d’angoisse révélant cet état de souci,

Viens, ô ma douleur, viens, donnes moi la main,
Assieds-toi, respire, écoute cette mélodie, ce phonème,
Écoute ce murmure, il te fait écho sans préjugé vain,
Ici, tu peux te lâcher, nul ne te seras fait de blêmes,

Ces murs, si haut cachent ta timidité, ta pudeur,
Ces barbelés te protègent des passions voraces,
Alors sans crainte, laisse remonter en surface,
Ce torrent tiède et salé soulageant le cœur,

Loin d’eux, me voilà geindre de mon âme vacillant,
Derrière les moucharabiehs de l’effroi, destin insolant,
Rappelant une réalité en robe surannée,
Où surgir des regrets abimés tel un damné,

Viens, ô ma douleur, viens, entrons dans la ronde,
Ce pas de danse des morts vivants nous invite,
Goûtons à cette transe funeste où le corps gravite,   
Autour d’un néant aspirant l’esprit qui vagabonde,

Les rayons vespéraux embrassent mes nuits de pénitence,
Quand au loin un linceul habille ma solitude,
Ce cœur, cet esprit, qui est mien crie sa lassitude,
Viens, ô ma douleur, viens, agrippe toi à la patience,

En Allah l’espoir, la délivrance pour une victoire certaine.

R.A