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mardi 31 mars 2020

Sans Âme



Je l’ai vu venir sans âme, 
Au loin portant sa plume, 
Telle une croix qui se clame,
Trempée de peine par l’écume,

Au pied d’une mer de chrysanthème.
Malgré l’esprit confus mais abstème, 
Elle se distinguait tel un badame,
Au parfum de l’encre des abîmes,

Échine pliée mais fière telle une Dame, 
Aux rides brisées, ce visage sculpté d’énigmes,
Me fixa, suspendue au vide, à un dictame,
Que je répondis par un sourire de baume, 

... Je lui demande où sont les perles ?
Hagard, elle se fige, hésite sans décret,

Puis comme relevée après s’être prosternée, 
Les yeux plissés de chagrin sous les voiles, 
Les lèvres crispées, tremblantes et tuméfiées, 
Perdue face à l’océan sans fin des regrets, 

Voilà qu’un souvenir de jadis se glissa,  
Sous la paupière, formant une perle, 
Autour d’une écharde, une plaie, à l’aile 
Et au cœur, ouverte qui à nouveau saigna.

Prisonnière d’un silence divin, blême, 
Le regard à peine embué par la brume, 
Elle implora, sans mot dire, le blâme, 
De s’être donnée de grâce sans estime, 
Et d’avoir sacrifié ses perles de bonne fame ...

R.A

samedi 21 mars 2020

Écrit ô poète !



Écrit ô poète errant, 
Mon coeur est de joie, 
Plein de larmes de foi, 

Tel un oiseau migrant,
Le printemps épatant, 
Embrasse mes espoirs ... 

Écrit ô poète errant, 
Mon âme est gloire,
Au ciel du parloir, 

Me Voilà aimant
La nuit à l’élan 
Sans lune, ni boudoir ...

Écrit ô poète errant, 
Tel un amant,
Irrésistible est l’aimant ! 

Vent debout, éreinté, 
De raison effeuillée,
Je suis la perle rosée ...

R.A

dimanche 15 mars 2020

Songe à Madame


Savez-vous bien que les mots ont une force, Madame,
À quel risque les cœurs et les âmes qui habitent la même chair s'exposent
Quand bien même votre langue est à la prose,
En acceptant de moi pour vous ces vers d'indiscret à l'intime bouillonnant
Tel que moi je le vis en mon fort intérieur ?

C'est une occasion, je vous le cède de parler de mes désirs inavoués,
Et, ma foi, que le Ciel entende ma folie,
Je dis ce que je pense par les mots de mon âme et cela nous permet qu'on en glose...

En âme de poète errant à la dérive j'ose tout au péril de mon image,
Si j'allais « je suppose »
Vous proclamer Muse et préciser mes sentiments qui interrogent le pourquoi ;
Dire sans détour que votre taille ma chère et tout ce que je vois en vous
Me font rêver maintes autres belles choses ;

Que l'épaule gracieuse qui est la votre si pure et le bras et le sein,
Dont mon regard furtif mais admiratif a surpris en un clin d'œil le dessin,
Sont dignes à n'en point douter de « Venus » par leur élégance et leur délicatesse ;

Que vous m'avez fait rêver, voyager jusqu'à croire à la réalité,
De ce qu'en marbre sculptèrent les artistes de l'antiquité par amour par passion infiniment sensuelle ;
Si je vous disais tout mon amour, toute ma passion, ma tendresse à votre égard, qu'en diriez-vous, altesse ?

R.A

dimanche 8 mars 2020

Petite fenêtre sur la france et ses enfants venus d’ailleurs



Lorsque je suis arrivé en france la première barrière que j’ai dû surmonter fut la langue de Molière. Chaque jour, elle est un combat pour moi dans ce désir de la maîtriser malgré mes faiblesses devant cet océan de richesse plein de finesse et de subtilité.

La plupart des professeurs répétaient que les études longues ne sont pas fait pour moi ... qu’un BEP voir un Bac pro serait déjà un miracle, que sur les chantiers du BTP il y a beaucoup de travail pour les immigrés et leurs enfants comme moi... heureusement que je n’ai écouté que ma foi et mon intime conviction, heureusement que j’ai cru en mes rêves, heureusement que l’Islam m’a ouvert les yeux du coeur sur l’importance de la science, de l’importance de l’art ... cette religion qui est diabolisée chaque jour, cette religion qui est insultée gratuitement sans complexe ... c’est bien cette religion qui m’a guidé tant bien que mal vers le meilleur de moi-même, c’est bien cette religion l’Islam qui m’a appris à respecter et protéger la différence de l’autre dans ses opinions, sa culture et sa croyance quand bien même je ne leur ressemble en rien. 

La leçon première que l’Islam m’a enseigné, même si j’ai toujours le sentiment d’être indigne de cette sublime religion, est que l’échec n’est pas une fatalité, que la chute ne fait pas de vous un condamné éternel ... au contraire elle vous apprend la modestie, à rester humble... 

Cette magnifique religion m’a appris que rien n’est impossible tant que le sacrifice et l’effort sont réguliers... la patience finit toujours par donner raison à celui qui sait écouter son cœur, son âme quelque soit l’épreuve. Tout est question de foi. 

Nul besoin de chercher une contrée islamique conforme à ta foi, le premier territoire que tu dois conquérir est celui de ton coeur et ton âme pour y faire flotter l’étendard du Tawhid. 

Venue d’ailleurs, aujourd’hui dans l’anonymat nous servons la société entière sans distinction, sans compter et sans mot dire de ces injustices islamophobes, xénophobes et racistes ... bien souvent pour exister et réussir on se doit un niveau de sacrifice plus important que la moyenne car on doit faire doublement nos preuves dans un monde anxiogène. 

R.A

dimanche 1 mars 2020

Épopée de la vie



Ô Nefsawi vois-tu au loin cette épopée, 
La poussière de la caravane pressée,
N’est-ce pas vérité l’éclipse annoncée,
De la belle lune s’offrant au soleil passé ? 

À quoi bon l’amertume ? Les regrets ?
Sur le champ des feuilles desséchées,
Là où tout mène à la fin destinée ...
À quoi bon la liberté sous le fouet ? 

Viens incline l’eau de vie parfumée, 
Levons nos vers de la rosée choisis ! 
Que l’essence, de nos rimes effleurées, 
Adouci le chagrin de l’aube cramoisie. 

Ô Nefsawi buvons car la terre est avide, 
De notre élan, de notre souffle haletant ! 
Elle qui nourrit de secousse le champ aride !
Demain nul doute, le silence offrira son chant ! 

Que restera-t-il du présent fortuit ? 
De nos errances et de nos folies ? 
Savourons les grappes la passion, 
Jusqu’à l’ivresse de l’amour à la joie !

Ô Nefsawi le tableau de la vie, admire ! 
Ses perles, ses muses si éphémère ...
Mais n’oublie pas le sablier n’a que faire
De tes errances insouciantes, de tes rires !

Bientôt le ciel offrira à la terre nos effluves ! 
À la caverne de l’aimée nos secrets sans missive !
L’herbe poussera dans l’indifférence sur nos cendres, 
Et nos souvenirs par-delà le voile éternel de la nuit sans fenêtre..

Telle une douleur au coeur éphémère. 

Ô Nefsawi certes rien de plus émouvant,
Que ces amours sublimés de silence, 
Que ces attachements forgés au levant, 
Quand vient enfin le secret du propice, 

Cet instant où, 
Ils se dévoilent à celui qui jusqu’alors en avait été indigne. 
Cet instant où,
Il s’ouvre tel un bourgeon de rose offrant ses perles fait d’énigme. 

Le coeur de Nefsawi ne pouvait être plus accueillant.

R.A