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samedi 27 juillet 2019

Éternel regard


Hier,
Ici j’ai senti ton parfum,
Ici j’ai ouïe ton coeur,
Ici j’ai embrassé ton âme,

Aujourd’hui,
Le ciel se voile,
La terre se craquelle,
La mer se querelle,

Aujourd’hui,
Le coeur s’est ému,
L'âme éperdue,
La solitude s’évertue,

Demain,
Sans toi, le vent se lèvera,
Mes poussières en souvenir,
Le temps forgera l’avenir.

R.A

mardi 16 juillet 2019

Ô poète errant,




Ô poète errant,
Indigne tu es de la vie,
Si tu as perdu en chemin ta foi,
Indigne tu es de confiance,
Si tu as égaré dans l’épreuve la Loi,

Ô poète,
Tu as livré mille et un secrets,
Là où l’aveugle t'a confié ses perles nacrées,  
Tu as brisé tant de cœur indiscret,
Là où l’amour s’est voulu discret.

Ô poète,
Ne sois point de l’amour, prisonnier défunt,
Sans quoi ta liberté sera sans parfum,
Ne sois point du monde l’ordonnance,
Sans quoi ta folie sera sans éloquence,  

Ô poète errant,
Laisse l’ingratitude des âmes perdues,  
Ton âme en sera plus légère,
Laisse la cupidité des cœurs éperdus,
Ton cœur en sera moins saumâtre,

Ô poète,
Embrasse la patience,
Le silence te révèlera ses coulisses,  
Embrasse la solitude par essence,
Le désert te révèlera ses trésors de mises,

Ô poète,
L’infaillibilité de la vérité éblouit le soleil
Comme la nuit finit par chasser le jour,  
La faiblesse du mensonge réclame sa lune   
Comme le jour finit par chasser la nuit,  

Ô poète errant,
Si ce n’est devant Allah ! Courber l’échine est indigne à la rime,
Quand bien même la réussite, à portée de main, est à la cime, 
Vis de prose en sorte qu’à l’heure où ta prose finira poussière,
Nulle poussière de toi n’enlaidisse les vers d’un autre cœur fier.

Ô poète,
Si solitaire, si incompris, si seul, quitte ce monde,
Qu’on fixe de toi que la splendeur de ta vie féconde,
Ignoré certes, tu seras nul doute seul à mourir, 
Pour renaitre tel un phœnix de ses cendres.

 Ô poète,
Vivant à chaque crépuscule,
Sur les lèvres des amants ivres de tes mots,
De ta solitude vespérale,
Tu dois de grâce lui sourire malgré tes maux.

Nefsawi, n’attends pas du monde la gloire,
Car le monde ne la connaît point, il en est indigne.

R.A

dimanche 7 juillet 2019

Ô poète errant



Ô poète errant, 

Es-tu rassasié de mon amour en ce désert remplie de silence, même ici tu dédaigneras le pain d’orge qui jadis était notre plaisir simple car le sel de nos baisers complétait notre repas si modeste.

Sais-tu que la nuit m’a volée mon sommeil, que le jour m’a dérobé mes passions ? Ce qui ne fait plus ton plaisirs fera le mien nulle doute car mon sandik est plein de souvenir.

Il est vrai pour les “houris” du Firdaws , le purgatoire est un enfer, la pureté des cœurs ne supportent la souillure des âmes perdues. 

Mais prends-tu le temps d’interroger les damnés ? Cela même que plus personne ne cite ou  ne regarde ... Ils répondront sans hésiter avec la sincérité du désespoir que  : “Le purgatoire est paradis.”

Tout est dans la nuance de l’instant. Quelle différence entre l’homme qui tient la main de sa bien-aimée l’embrassant de son amour au parfum de la rose désirée 

Et l’homme qui l’attend, les yeux perlés dont le regard perdu est rivé à jamais sur la porte de l’espoir ? 

Ô poète errant, de là où je t’écris il n’y a ni vers ni prose, mon horizon est ce moucharabieh qui augmente mon désir de liberté délivré de ta passion jusqu’à l’ivresse avant de revenir à petit pas à la rime de tes vers infinis ...


R.A

samedi 6 juillet 2019

Shirine : Le temps d’aimer

(Scène 4/7)

Ô Nezâmi,
Où es-tu en ce temps couvert ?
Que fais-tu en cet instant ?
De ta prose je suis sans vers !
De tes mots je suis sans pourtant !

Entre deux rayons de soleil,
Assis sur mon banc devant le jasmin
En fleur émerveillant mon esprit,
Il me revient ces mots
Que l'on a souvent à la bouche
Pour jurer sur le temps
Alors même dans la nuance du temps
Réside le bonheur du changement.

Ô Nezâmi,
Alors pourquoi accueillir le matin en lui donnant,
Avec mépris, un nom au mille balivernes
Lorsque la pluie , la neige où le froid
Nous rappellent notre fragilité ?
N’est-ce pas futile de s’insurger contre notre impatience ?
N’est-ce pas la météo de nos émotions
Qui nous donne le bonheur de l’instant présent ?

Ô Nezâmi,
Admire plutôt chaque jour
Comme la première fois ...
Comme un nouveau-né
Qui a tout à découvrir
Avec les plus beaux rêves
Encore sans nom.

Ô Nezâmi,
Le temps est comme la rose,
Malgré qu'elle soit symbole
De la beauté, de la vie,
Ses épines un jour nous piqueront
Juste pour nous rappeler
La réalité des épreuves
Quand bien même son parfum est amour.

Ô Nezâmi,
Il faut bien souvent mourir mille et une fois
Pour savoir que la vie est inépuisable.
Devant ces évidences
La vérité engendre elle-même l'orage tant redouté
Elle qui pourtant sèmera ses graines
À la volée pour servir le désir du corps et de l'esprit.



Ô Nezâmi,
J'ai confiance dans la nature du temps
Lui qui fascine mon âme,
Ce temps qui fait naître le fantasme,
Les plus fous des amours à vivre
Dans ces lieux inexplorés
Où il se fait délice pour le champ des possibles.
Où chaque recoin du corps réclame son temps,
Sa maturité pour en percer le secret
Des jouissances que l'on découvre au fil des expériences.


Ô Nezâmi,
Où es-tu en ce temps couvert ?
Que fais-tu en cet instant ?
De ta prose je suis sans vers !
De tes mots je suis sans pourtant !
R.A