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lundi 2 juin 2008

Le Fléau du Nationalisme en terre d’Islam



S’il y a un fléau des temps modernes insufflé par l’occident sur le monde et en particulier en terre d’Islam, c’est bel et bien le nationalisme caractérisé qui est une vraie putréfaction qui ronge les pays musulmans. Il est à l’origine de la faiblesse des pays musulmans livrés à eux même dans un monde où la mondialisation pousse les pays occidentaux à créer des unions (Etats Unis, Europe, l’OTAN…) au-delà de leur nationalisme, pour être acteur des enjeux et des stratégies géopolitiques et économiques sur la scène internationale. Les musulmans doivent être conscients que l’Islam est incompatible avec le nationalisme qui est un concept antinomique au sens premier. Si l'Islam refuse l'idéologie du nationalisme, il accepte la reconnaissance des peuples et des tribus qui constituent des nations composant la Ummah. A l’inverse le nationalisme et le tribalisme sont les deux maladies, du cœur et de l’esprit, que le Prophète (sav) a combattues dès l’avènement de l’Islam. L'unité de base d'une politique Islamique n'est pas de privilégier une nation ou une tribu par rapport à une autre mais de consolider dans un esprit de fraternité et d’égalité qui est le propre de l’identité de la Ummah.

Tout ou presque a été dit et écrit sur les problèmes du monde musulman, de sa déchéance, de sa décadence de sa misère économique, politique, sociale et culturelle qui, depuis de nombreuses décennies, gangrènent et tuent en lui tout espoir salvateur. La question légitime est, comment une civilisation ayant transformé la face du monde, marqué de son empreinte le cœur et l’esprit de millions d’individus, révolutionné les rapports humains, les relations internationales, a pu sombrer aussi loin dans la décadence, l’humiliation et l’oubli ? Une régénération est elle envisageable ?

Le Prophète (sav) a transmit à l’humanité le message de l’Islam, il a réussi à extérioriser les richesses et les trésors de l’âme humaine, longtemps recouverte par des siècles d’obscurantisme et d’ignorance. Il a illuminé le monde par la pureté de son message et la justice de son système. Il a jeté les bases du fondement d’une nouvelle civilisation : la civilisation islamique. Durant plusieurs siècles, l’islam a éclairé de sa lumière généreuse des peuples agonisants et plongés dans les ténèbres de la servitude humaine. Il a réalisé leur union et leur unité autour d’un principe simple et cependant profond, la croyance ; en Allah l’Unique (Tawhid) et en Mohammed (sav) comme son Prophète et Messager.

Malheureusement, quatorze siècles plus tard, que reste-t- il ? Un monde musulman en déconfiture, divisé plus que jamais par les fantômes du nationalisme, du clanisme et du tribalisme. Ces tendances que l’on croyait disparues ont refait surface dans cette âme musulmane, jadis intégralement vouée à la recherche de la satisfaction de son Créateur, aujourd’hui égarée dans les méandres de l’ignorance et obsédée par les plaisirs terrestres. Les musulmans ont été battus et vaincus pour avoir délaissé et négligé la source même de leur énergie et de leur force : la pensée Islamique. Au départ limpide et pure, la pensée Islamique s’est progressivement altérée au fil des siècles, entraînant la Ummah dans une décadence intellectuelle qui a fini par lui être fatale. Les effets de cette décadence se sont manifestés, entre autre, par l’abandon de la langue arabe, pourtant essentielle à la bonne compréhension de l’Islam et à la pratique de l’ijtihad. Des conceptions philosophiques étrangères à l’Islam ont ainsi réussi à s’infiltrer dans la pensée islamique pour la corrompre et ôter à la Ummah toute sa force et sa dynamique.

Bien évidemment, les répercussions désastreuses qu’a engendré la décadence intellectuelle des musulmans sont nombreuses et variées, et ne se limitent pas à ces seuls éléments. Mais s’il y a bien un concept qui peut se targuer d’avoir grandement contribué à paralyser et à plonger le monde musulman dans le chaos et la désolation, c’est bien le concept du nationalisme. Il est, probablement, l’un des concepts non- islamique qui s’est le mieux diffusé et le mieux implanté dans les mentalités des peuples musulmans. C’est lui qui a été à l’origine de l’éclatement et de la division du dernier Etat Islamique, l’Etat Ottoman. Le nationalisme est devenu un pilastre sentimental et émotionnel sur lequel repose aujourd’hui l’ensemble des régimes plus ou moins dictatoriaux qui constituent le monde musulman ainsi que la principale source de division et de déchirement de ceux qui, pourtant, se réclament de la même religion. Que dire de ceux qui s’entretuent pour leur appartenance ethnique ? Que penser de ces frontières artificielles qui sont sources de haines et de violences ? Comment comprendre ceux qui ne marient pas leur fille ou leur garçon avec une personne de nationalité autre que la sienne ?

Sommes nous si inintelligent pour que des années après la décolonisation on vient encore nous dire qui sont nos amis et avec qui on doit marcher. L’immixtion (ingérence) des donneurs de leçon devient inadmissible sur la scène internationale. L’Union pour la Méditerranée est la dernière trouvaille des néocolonialistes qui ont l’art et la manière de déguiser leurs appétits de pouvoir et de domination. Il est temps que les musulmans prennent enfin leur destin en main et qu’ils se tournent enfin les uns vers les autres plutôt que d’espérer dans un amour platonique avec les européens à l’image de la Turquie. L’Occident est libre de choisir ses valeurs sociétales et son modèle économique mais en aucune manière elle n’a le droit de l’imposer de manière direct ou indirect aux autres par de savant stratagème dont personne n’est dupe. Les subterfuges employés ne sont là que pour des intérêts économiques et non comme on veut nous le faire croire relatives aux droits de l’Homme et à de l’humanitaire.

Comment lutter contre ce fléau ? Il faut une remise en question de notre rapport au nationalisme si l’on souhaite sortir de cette spirale infernale digne de la période préislamique. La première chose c’est le retour aux sources de l’Islam dans l’éducation en ré-ouvrant les portes de l’ijtihad pour ceux qui auront acquis suffisamment de science. Il faut ensuite un travail très important sur la masse afin de faire évoluer les mentalités et les opinions faussées par des décennies de mensonges et de pessimismes chroniques insufflés et entretenus par les ennemis intimes ou déclarés du message de paix et de tolérance que l’Islam nous offre.

L’absence de fraternité et de solidarité est due à l’égocentrisme et à la cupidité qu’inculque le nationalisme dans le cœur de celui qui la prend comme marqueur identitaire. Nous devons connaitre et apprendre notre histoire afin de faire en sorte qu’elle ne devienne pas aliénante ou dominante mais libératrice. Le chemin de la libération des musulmans passe par une conscience libérée de toute influence étrangère néfaste, un cœur en quête d’amour et de fraternité entres musulmans, une raison retrouvée grâce à un retour aux sources de l’Islam.
R.A

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salam aleykoum,

Barak'Allah o fik pour ce rappel!