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jeudi 29 avril 2010

Au nom de la démocratie et de la liberté


Nous sommes tous fais pour vivre libre encore faut il s’être battu pour sa liberté car rien n’est acquis d’avance. Aujourd’hui des centaines de civils sont tués lors d’opérations de nos valeureux soldats du monde occidental qui cherchent par tous les moyens à imposer une vision de la démocratie et de la liberté sans nullement tenir compte des cultures et des coutumes locales. Le nombre de morts en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie, en Palestine … sont tellement nombreux que les registres sont impossibles à tenir. Jusqu’où ira notre délire à vouloir mettre le monde à notre image ? Combien de vies innocentes, d’enfants, d’hommes et de femmes allons-nous éliminer pour satisfaire notre soif d’hégémonie ? Dans ces pays, nous érigeons les murs de l’insolence et de l’ignominie sur chacune de nos interventions.

En regardant de plus près, il est facile de constater que le sort de ces populations nous incombe peu. Les intérêts réciproques des membres de la coalition, ont trouvés les meilleurs prétextes au monde pour se dorer le blason aux yeux des masses tout en réalisant leur encrage stratégique dans la course à l’exploitation des ressources naturels de ces pays. Il y a trois enjeux majeurs dans chaque intervention : le premier c’est d’affirmer et de confirmer sa présence sur la scène internationale, puis d’avoir sa part du gâteau dans le partage des exploitations en assurant l’implantation des entreprises. Enfin, en troisième position, le fait de mettre en place une insémination culturelle, en plus des aspects économiques.

Au nom de démocratie, nos soldats tuent et se font tués pour des enjeux et des causes dont ils ignorent tout. Nombre de civils sont tués par nos supers machines de guerre dont la précision chirurgicale, nous dit-on, est notre atout principal. Nous possédons un joker pour tous les dérapages et les bavures que nous commettons. Nous avons réussi à faire admettre nos atrocités aux masses en invoquant les mots anesthésiants tels que « dommages collatéraux » ou encore « erreurs d’appréciations ». Nos politiciens, qui non jamais connu les champs de batailles et la morts en face, jouent avec la vie de nos soldats et des civils innocentes comme dans un monde virtuel à l’image des jeux vidéo. Chaque jour, nous découvrons grâce à internet, seul espace de liberté véritable, les atrocités commises par les soldats occidentaux dont les événements les dépassent à tel point qu’ils en ont perdu leur humanisme.

Que dire à ces enfants innocents dont les parents sont morts, et ce à cause de notre hégémonie ? Comment leur faire aimer nos principes lorsqu’ils seront en âge de comprendre que nous avons détruit leur civilisation et leur héritage pour imposer nos valeurs et nos symboles ?

Nos dirigeants actuels devraient méditer la déclaration de l’ancien président Jacques Chirac au sommet du G8 le 8 Juin 2004: "Les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord n'ont pas besoin de missionnaires de la démocratie. Il n'est pas de formule démocratique toute faite qu'on pourrait transposer d'un pays à l'autre. La démocratie n'est pas une méthode mais une culture. Vouloir que la liberté, le respect des droits de l'Homme, l'état de droit s'imposent dans un pays, c'est d'abord respecter la liberté et l'indépendance de ce pays...La réforme ne se décrète pas de l'extérieur. Elle s'accomplit à l'intérieur".

Le comble de l’absurdité réside dans le fait que de nombreux pays, tous les partis opposants comme gouvernants justifient leurs actions et leurs politiques au nom de la sainte-démocratie. Ils ne jurent que par la démocratie afin d’arriver à leur fins, soit la prise du pouvoir. Le plus affligeant est de voir que les dictateurs actuels, que ce soit au Maghreb, en Egypte, en Arabie Saoudite, en Israël, en Birmanie… pour ne citer qu’eux, possèdent des soutiens auprès des Etats-Unis et des Européens. Intérêts économiques, géopolitiques, culturels, religieux ou idéologique. En effet, les arguments de justification ne manquent pas chez les donneurs de leçons de démocratie à l’occidentale. Ces soutiens deviennent abjectes lorsque nous constatons que certain dirigeant sont au pouvoir depuis plus de quinze ou vingt ans, sans que cela ne bouscule l’interrogation de nos dirigeants écervelés. Ils soutiennent directement ou indirectement la répression des voix libres, ce qui empêche de donner une alternative à la suprématie d’un homme, d’une famille ou d’un groupe. Il est dommage que la démocratie, censée apporter l’alternative politique, la diversité des idées, la délivrance, la liberté, la justice ou encore la joie de vivre, devienne une source de malheur et de souffrances sans nom ni visage.

Si l’Europe et l’Occident, en général, souhaitent exporter leur vision de la liberté et de la démocratie, plutôt que de les imposer par la force et la guerre, nous ferions mieux d’étaler et de confronter nos valeurs humanistes, notre littérature, nos arts, nos projets… afin que les peuples puissent choisir sans contrainte ni manipulation. La liberté est le fruit d’une conquête culturelle, émanant des émulations complexes venant de la volonté des peuples qui ont su transcrire la synthèse de leur contradiction dans des droits et des devoirs qui garantissent la liberté de chacun. Quant à la démocratie, elle possède ses propres limites. Sa compréhension varie d’un pays à un autre selon l’héritage culturel des peuples. Finalement ce qui importe dans le files de l’Histoire, c’est la civilisation identitaire des peuples quelque soit son système ou modèle de gouvernance. Au nom de la liberté et de la démocratie, l’occident devrait lutter contre son orgueil ravageur, et ainsi faire preuve d’humilité et de modestie en laissant aux plèbes le choix de leur destinée afin que chacun puisse s’approprier sa propre liberté et une conception personnelle de la démocratie.


R.A

1 commentaire:

Muzzy a dit…

Excellent article ... no comment