J'étais
cet être, novice, tel une âme de créole,
Épris
par la fougue, à l’appétence frivole,
On
me dit poète, moi, le pessimiste du désir,
Lauriers
d'un instant hardie, dans les bas fond du plaisir,
Toujours
disposé, sans préjugé, à aimer tel un ange
Ne
croisant, ici et là, seulement des âmes de fange,
Peu
cernée, scalpée et déluré à tout moment,
Mais
acquiesçant sans mot dire, sans épanchement,
Et
sans réconfort, filant de cette vie,
Aux
abîmes du moi, de contrition asservie.
Âme
infortunée que d'un baiser vermeil
Embrasse
son voyage crépusculaire, sans soleil,
Poussière
du zéphyr, emporté vers le reste,
Fatalité
oblige, tout n'est que funeste,
Dans
cette vie sans valeur, fait de labeur ; ici-bas
Ne
partageant qu'amertumes, lancinant combats
Dans
ce cœur mis à terre, de tristesse, frêle
Telle
une feuille d'automne devenue avicole.
Heureusement
l'espérance était là, sur la voie,
Elle
croyait, et Allah était bien plus qu'une foi,
Pour
cette âme dépitée,
Finit,
que la vie a décapité.
Enfin
au cimetière,
À
l'aube grisâtre, une prière
Fût
dite : une âme à la vie manqua,
Et
ce vide, c'est tout juste si un cœur la remarqua.
R.A
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