Sur les dômes de Sultanahmet,
L’âme errante admire les limbes,
Reclus du monde dans le minaret,
J’égraine le collier de la colombe,
Parfum des feuillées de l’orient,
Calice argenté au mille et un désirs,
Je m’abreuve aux lèvres des cieux,
Au vin des vers envoûtant les Pirs,
Le ciel exhale la pitié des amants,
Depuis l’esplanade fleurie des pieux,
Où s’élève l’embrun de l’espoir d’écrire,
Ici le cœur sublime la tulipe et le bulbul,
Pour le printemps passionné de la rose,
Seul l’appel éloquent du muezzin apaise,
Le vacarme indicible du cœur du Bosphore,
Au mille et une p’roses du diwan des consuls,
Les amants errants de nuit comme de jour
Attendent le chant merveilleux des aurores,
Pour embrasser la fraîcheur du jasmin au crépuscule
Sur les tapis persans, prosternés à même la terre,
Ils rendent les armes de l’évidence par amour,
Au rendez-vous inévitable de la vie, le destin.
R.A
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