Le serpent
noir de l’amour propre ulcéré lui avait toute la nuit mordu le cœur éploré,
Ne laissant
au crépuscule d’autre choix à son âme que de muer en cette saison effleurée.
Et
pourtant...
Elle rêve
toujours, de sa part, ce sourire qui faisait de sa misérable vie une romance,
Elle rêve
toujours, de son étreinte qui pâmait sa platitude existentielle sans fragrance,
Elle distille en vers ses faiblesses, saveurs perfides, pour mieux séduire telle une
diablesse,
De ses
déceptions à l’amertume, sa frustration parachève la monstruosité de sa
bassesse,
Là où sa
prose se noie dans les immondices, sevrée de petite vertu habillée par
l’éloquence,
La voilà encore
qu’elle s’expose dans ses dérives brodées de calomnie riche en exubérance,
Elle blanchit
sa noirceur par des balivernes insipides fait de circonstance à cas,
Malgré
l’horizon funéraire emportant ses derniers grains de vie vers le trépas,
Après avoir
tourné tel un derviche égaré dans la spirale du vice en ces nuits maudites tapissées de lucioles,
Telle une
pyrale, elle fût aspirée dans ce trou noir de lumière avec ses victimes éperdues aux us
frivoles,
Pécheresse dans l'âme, scalpée à vif jusque dans sa foi, c’est dans sa chair calcinée
pendue à la raison affleure,
Que de ses
cendres comme de sa présence, elle offre de ses lèvres putréfiées l’odeur exhalée de sa fleur,
En elle, la
sentence suprême de ce parfum qui embaume l’âme à l’arôme justifié de
l’adultère,
En elle, une
rose sans épine s’offrant à tous les vents de la jouissance débauchée et éphémère.
Et pourtant
...
Comme une
miséricorde divine offrant un repentir, une dernière grâce,
Ce qui était
une étincelle dépérissant embrasa l’espoir de cette essence,
Que l’on
nomme désir du parfum de l’amour qui se veut à jamais éternel,
Au cœur de ce décorum au sentiment saigné à blanc sur la toile pastel,
Où la prière
en pleure exhale la souillure de son fardeau déshonorant son intime,
Scintillant ici
et là en réminiscence lugubre dans la pupille de ceux qu'elle estime,
L’esprit est
là dans sa tour d’arrogance, sans douleur ni bonheur, malgré la souffrance
ciselée profonde,
D’une vie
traînée à bout de bras telle une trainée dans l’abîme de la passion folâtre,
lascive et féconde,
Elle est là
pour lui par ses mots, telle une perle au milieu des ténèbres de l’océan de ses
doutes,
Il était là
pour elle, telle une ombre au milieu du désert de l’amour étreignant ses
craintes,
Jusqu’au
jour où le destin exilé attendrit l’amertume de la vie le temps d’une
fêlure vermeille à l’espoir,
Sous un ciel
de soupir étouffé, arrachant les chaines de la perdition, la foi s’exposa
tel un phare expiatoire.
Et pourtant
...
L’Amour les
avait ressuscité telle une pluie salvatrice inattendue dans cette solitude sans
fenêtre,
Le cœur de
l’un renfermait des sources inépuisables de vie pour le cœur de l’autre.
R.A