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dimanche 1 septembre 2019

Le serpent noir





Le serpent noir de l’amour propre ulcéré lui avait toute la nuit mordu le cœur éploré,
Ne laissant au crépuscule d’autre choix à son âme que de muer en cette saison effleurée.

Et pourtant...

Elle rêve toujours, de sa part, ce sourire qui faisait de sa misérable vie une romance,
Elle rêve toujours, de son étreinte qui pâmait sa platitude existentielle sans fragrance,

Elle distille en vers ses faiblesses, saveurs perfides, pour mieux séduire telle une diablesse,
De ses déceptions à l’amertume, sa frustration parachève la monstruosité de sa bassesse,

Là où sa prose se noie dans les immondices, sevrée de petite vertu habillée par l’éloquence,
La voilà encore qu’elle s’expose dans ses dérives brodées de calomnie riche en exubérance,   

Elle blanchit sa noirceur par des balivernes insipides fait de circonstance à cas,
Malgré l’horizon funéraire emportant ses derniers grains de vie vers le trépas,

Après avoir tourné tel un derviche égaré dans la spirale du vice en ces nuits maudites tapissées de lucioles,
Telle une pyrale, elle fût aspirée dans ce trou noir de lumière avec ses victimes éperdues aux us frivoles,

Pécheresse dans l'âme, scalpée à vif jusque dans sa foi, c’est dans sa chair calcinée pendue à la raison affleure,
Que de ses cendres comme de sa présence, elle offre de ses lèvres putréfiées l’odeur exhalée de sa fleur,

En elle, la sentence suprême de ce parfum qui embaume l’âme à l’arôme justifié de l’adultère,
En elle, une rose sans épine s’offrant à tous les vents de la jouissance débauchée et éphémère.

Et pourtant ...

Comme une miséricorde divine offrant un repentir, une dernière grâce,
Ce qui était une étincelle dépérissant embrasa l’espoir de cette essence,

Que l’on nomme désir du parfum de l’amour qui se veut à jamais éternel,
Au cœur de ce décorum au sentiment saigné à blanc sur la toile pastel,

Où la prière en pleure exhale la souillure de son fardeau déshonorant son intime,
Scintillant ici et là en réminiscence lugubre dans la pupille de ceux qu'elle estime,

L’esprit est là dans sa tour d’arrogance, sans douleur ni bonheur, malgré la souffrance ciselée profonde,
D’une vie traînée à bout de bras telle une trainée dans l’abîme de la passion folâtre, lascive et féconde,

Elle est là pour lui par ses mots, telle une perle au milieu des ténèbres de l’océan de ses doutes,
Il était là pour elle, telle une ombre au milieu du désert de l’amour étreignant ses craintes,

Jusqu’au jour où le destin exilé attendrit l’amertume de la vie le temps d’une fêlure vermeille à l’espoir,
Sous un ciel de soupir étouffé, arrachant les chaines de la perdition, la foi s’exposa tel un phare expiatoire.    


Et pourtant ...

L’Amour les avait ressuscité telle une pluie salvatrice inattendue dans cette solitude sans fenêtre,
Le cœur de l’un renfermait des sources inépuisables de vie pour le cœur de l’autre.

R.A

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Noir mais sublime.

LayLa a dit…

L’amour même interdit est une sublime source de vie... On le désire irrésistiblement malgré toute la souffrance qu’il engendre ... 🌹