Ô poète
errant,
Indigne tu
es de la vie,
Si tu as
perdu en chemin ta foi,
Indigne tu
es de confiance,
Si tu as
égaré dans l’épreuve la Loi,
Ô poète,
Tu as livré
mille et un secrets,
Là où l’aveugle t'a confié ses perles nacrées,
Tu as brisé
tant de cœur indiscret,
Là où l’amour
s’est voulu discret.
Ô poète,
Ne sois
point de l’amour, prisonnier défunt,
Sans quoi ta
liberté sera sans parfum,
Ne sois
point du monde l’ordonnance,
Sans quoi ta
folie sera sans éloquence,
Ô poète
errant,
Laisse
l’ingratitude des âmes perdues,
Ton âme en
sera plus légère,
Laisse la
cupidité des cœurs éperdus,
Ton cœur en
sera moins saumâtre,
Ô poète,
Embrasse la
patience,
Le silence
te révèlera ses coulisses,
Embrasse la
solitude par essence,
Le désert te
révèlera ses trésors de mises,
Ô poète,
L’infaillibilité
de la vérité éblouit le soleil
Comme la
nuit finit par chasser le jour,
La faiblesse
du mensonge réclame sa lune
Comme le
jour finit par chasser la nuit,
Ô poète
errant,
Si ce n’est
devant Allah ! Courber l’échine
est indigne à la rime,
Quand bien même la réussite, à portée de main, est à la cime,
Vis de prose
en sorte qu’à l’heure où ta prose finira poussière,
Nulle
poussière de toi n’enlaidisse les vers d’un autre cœur fier.
Ô poète,
Si solitaire,
si incompris, si seul, quitte ce monde,
Qu’on fixe de
toi que la splendeur de ta vie féconde,
Ignoré
certes, tu seras nul doute seul à mourir,
Pour renaitre tel un phœnix de ses cendres.
Ô poète,
Vivant à
chaque crépuscule,
Sur les
lèvres des amants ivres de tes mots,
De ta
solitude vespérale,
Tu dois de
grâce lui sourire malgré tes maux.
Nefsawi,
n’attends pas du monde la gloire,
Car le monde
ne la connaît point, il en est indigne.
R.A
1 commentaire:
Cher poète errant,
Vos vers me brisent le cœur...
Vous êtes bien digne de cette vie...
Vous n’êtes pas seul, je vous lis et je vous ai compris... ��
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