En ces temps de modernité débridé, la société ou plutôt les gendarmes de la bien pensance imposent des définitions à tout vent, comme si du haut de leurs tréteaux artificiels ils avaient le monopole du contenu et de la substance des mots qui sont semés dans les champs lexicaux que la populace ira cueillir une fois que les germes de la discorde seront mûr pour goûter et propager les fruits de leurs maux. I’islamiste serait d’après certains, l’aboutissement d’une mutation dont la finalité ne peut être autre chose que ; terroriste potentiel ou intégriste invétéré. Les musulmans qui manquent de courage ou de conviction sont tétanisés à l’idée que l’on qualifie leur pratique, leur attitude, leur conviction religieuse et leur positionnement politique ou idéologique, d’islamiste.
Être ou ne pas être islamiste ou qualifier d’islamiste ? Comment se positionner pour nous musulman dans ce torrent de qualificatif où chaque mot est galvaudé et dénaturé de son sens premier. La versatilité des mots et de leur sémantique selon les contextes et les acteurs concernés nous font perdre notre latin et notre lucidité. Ne soyons pas incrédule il faut affronter la réalité avec discernement sans être timoré face à notre destin de musulman vivant en occident dans un environnement hostile pour notre identité spirituelle et politique. Le bouclier du musulman est sa foi en Allah et son glaive est sa science basée sur le Coran et la Sunna du Prophète (sav). Notre cœur et notre raison ont pour obligation d’œuvrer pour la justice et le juste milieu.
La mécanique de dénigrement que les musulmans pratiquant subissent est tel que peu importe les esquives ou la fuite en avant que certains adoptent pour plaire à l’opinion ambiante. Les musulmans soucieux du regard d’autrui n’ont en réalité que le choix entre un sécularisme aseptisé des moindres traces de foi qui les coupent d’une partie de leurs frères en religion ou un discrédit du double langage pour les juges de la bien pensance.
L’islamiste est par définition un défenseur de l’islamisme qui se comprend avant tout en occident par une approche politique se décrivant comme une idéologie se réclamant de l’Islam qui a des ambitions sociales et politiques, son effort porte sur la conduite des hommes et prône la solidarité et la fraternité au sein de la communauté, des valeurs éminemment respectable que chacun peut revendiquer. Jusque-là pas de problème, là où tout se complique c'est le fait que cette « idéologie » ou "régle de vie" prend sa source essentiellement dans la Charia qui plus qu’un code de conduite, est un ensemble de lois régissant tous les aspects de la vie. Il faut se rendre à l'évidence c'est la Charia qui pose problème et qui déclenche l'hystérie et la haine chez ceux qui combattent l'islamisme.
Il faut comprendre pour nous autre musulman, que le vrai problème pour les pseudo-intellectuels qui se définissent comme les lumières de la modernité et du progrès c’est la Charia qui est combattue à travers leur rejet de l’islamiste et de l’islamisme. L’occident mais également certains pays à majorité musulmane dont la pratique laisse à désirer doivent comprendre que la notion de Charia et tout ce que cette dernière comprend est le cœur même de l’Islam dans sa transcription pratique. Aucun Musulman censé ne peut accepter de rejeter la Charia tout en se proclamant Musulman. Le Musulman est par définition viscéralement attaché au Coran et à la Sunna du Prophète Muhamed (sav) donc à la Charia. Le musulman est par défaut un islamiste si l’on doit se positionner sur l’acceptabilité ou pas de la Charia au regard des sociétés sécularisés.
Où sont les musulmans qui ont le courage de leur conviction et de leur foi ? Jusqu'à quand allons-nous baisser la tête de peur d’être taxé d’islamiste ? Doit-on avoir honte de notre héritage spirituel ? Doit-on vivre pour le regard d’autrui au détriment d’une quintessence de nos convictions ? Quel est le but recherché par nos détracteurs de pacotille ? Pas besoin d’avoir fait de grandes études, leurs intentions sont aussi limpides que l’eau de roche, nous devons à leurs yeux pratiquer un islam à l’image de ce qu’ils ont fait du christianisme ou du judaïsme. Pour eux les musulmans doivent récrire le Coran et la Sunna pour une adaptation à cette soit disant modernité dont ils prétendent avoir l’unique définition et la paternité. Alors, pour ceux qui veulent plaire à cette intelligentsia anti-islamique, il ne vous reste plus qu'à affirmer haut et fort que vous êtes musulman de culture ou que vous prenez de l’Islam que la partie philosophique au sens folklorique avec une aseptisation accentuée de la pratique de tout ce qui peut sortir du canon définissant l’épicurien des temps modernes. Vous devez pour eux troquer l’au-delà pour un ici-bas d’errance.
Pour ceux qui ont une étincelle de foi sincère en Allah et un brin de respect pour le Prophète Muhamed (sav), il est évident que si l’érosion finie par aplatir les plus grandes montagnes, nous ne concéderons pas une once, pas un atome de notre conviction totale au Coran et à la Sunna du Prophète Muhamed (sav) que notre cœur et notre raison ont embrassé par conviction et non par simple héritage. Les fondements et la pratique de l’Islam d’un point de vue spirituel et politique ne pourront jamais être scindés en deux pour une utopique justice de la démocratie que l’occident tente d’imposer par la force au reste du monde.
L’Islamiste propageant l’islamisme donc défenseur de la Charia ! Voilà l’apostrophe qui touche le point sensible des adversaires de l'islam. Ils ont inventé mille et un qualificatif afin d’établir une traçabilité de son origine spirituelle et politique. Le regard extérieur a sans nul doute la hantise de l’union sous l’unique bannière de l’Islam. Pour la société sécularisée il faut être inspiré pour trouver toutes sortes d’attribues pour qualifier le musulman et l’islam afin de définir son niveau de toxicité ou de dangerosité pour la société. Rien de plus simple que de semer le doute et la confusion dans l’esprit des musulmans en les plaçant chaque jour devant des dilemmes artificieux pour au final les précipiter dans la tourmente d’une crise d’identité avec de surcroit une anxiété chronique qui les empêche de se défendre en public.
Si pour certain être un islamiste c'est avant tout de respecter la charia telle que le défini le Coran et la Sunna du Prophète, alors quoi de plus naturel que d’être fier d’être un islamiste pour le musulman. Doit-on altérer notre religion et nos convictions dans un irénisme empreint d’hypocrisie outrancier voir même blasphématoire simplement pour le paraitre ?. Les musulmans doivent se libérer de ces carcans artificiel que les médias partiaux nous imposent pour mieux nous flétrir et nous murer dans le silence. La force de notre identité spirituelle est islamique avec des règles et des principes que l’on nomme Charia. Refuser la Charia c’est sortir de l’Islam pour le musulman. Il faut savoir que le Musulman pratiquant embrasse l’Islam dans sa globalité sans renier un iota du Coran et de la Sunna du Prophète Muhamed (sav).
Certains voudraient nous faire croire que « Etre musulman est une chose, être islamiste en est une autre » alors que c’est une absurdité totale pour peu que l’on connaisse l’Islam et ses fondements intrinsèques qui en font sa force. Pour ceux dont l’esprit est déconnecté de la critique, il est vrai que par les temps qui courent cette approche timorée permet un confort éphémère et une paix sociale de convenance. Mais celui dont l’esprit est critique et qui ne recherche ni gloire ni reconnaissance des hommes, sait que la finalité c’est la satisfaction d’Allah peu importe le regard ou le jugement d'autrui.
R.A