Au fond du cachot,
ruminant ses mots,
Telle une âme à
l’agonie éructant ses maux,
Le cœur meurtri, verve
de l’injustice à flot,
L’esprit du poète
maladif résiste aux fléaux,
Entre ces murs, des
manuscrits de douleurs,
Malgré une plume,
qui naguère, inspiré de fleurs,
Aimait composée des
bouquets de romance,
Pour les amants de la
liberté sans complaisance,
Aux cris des âmes
déchirant le ciel,
L’étranger au pays
des damnés en duel,
Mesure les nuances
de frimas,
Dans cette lucarne
donnant le trépas,
Chaque jour est une
marche vers l’abîme,
Une ronde de
vertige enivrant l’élime,
Chaque nuit est un
effroi de crainte,
Un réveil habillé
par l’espoir du doute,
De tous les mots qu’ici
le cœur contient,
Un seul permet de
tenir dans la geôle du temps,
Un seul permet à l’âme
de ne pas briser le lien,
Un seul permet de
ne pas sombrer sur le champ,
Il n’y a qu’à son rappel
que le cœur s’apaise,
Il n’y a qu’à son
évocation que l’espoir renait,
Il n’y a qu’en
prosternation devant lui que le sens nait,
Ce mot c’est Allah,
l’Unique! libérant l’être de sa case ...
R.A