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mercredi 8 avril 2020

Diwan : Hürrem



Ô Süleyman, 
En ces temps troubles, 
Loin de toi, me voilà confinée, 
Dans ce paradis terrestre, 
Où le jour perd de son parfum, 
Où le soir éloigne les mille et une nuits,

Me voilà tel un oiseau en cage,
Une maîtresse sans tendresse,
Une femme pleine de tristesse, 
Sans toi je n'ai plus d'âge, 
Que dire d'un paon sans ses couleurs,
Que dire d'une muse sans bonheur, 
Loin de toi c'est la vie qui pleure pour moi ... 

Ô Süleyman, 
Ma liberté est près de ton coeur, 
Ma sensualité est dans tes yeux, 
Mon amour est près de ton âme, 
Loin de toi prisonnière je le suis, 
De ton absence , de ta présence ...

Où es-tu soleil de mon coeur, 
Notre jardin se tarie de notre fraîcheur, 
Où es-tu trésor de mon âme, 
Notre source se languit de nos lèvres, 

Ô Süleyman, 
Mon amour, chaque matin 
Du haut des minarets, 
Avec l'appel du muezzin, 
C'est mon âme qui scrute l'horizon, 
Espérant tes poussières au loin,

Qu'as tu fait de moi 
Pour être sans voix ? 
Qu'as tu fait de moi 
Pour être en émoi ? 

Ô Süleyman, 
Le soleil inonde le ciel des amours,
La nuit les étoiles brillent de mille feux, 
La lune éclaire le baiser des amants, 
Mais Hürrem est éteinte par amour. 

R.A

3 commentaires:

Sephora a dit…

Très beau

KüBRa a dit…

Magnifique ��������

LayLa a dit…

Sublime déclaration d’amour... Quelle coïncidence que votre poème exprime ce que mon cœur ressent à cet instant...