Ô douce liberté, le crépuscule est là,
Mes mots sont pris pour des maux,
Mes vers sont gravés sur des verres,
Mes proses sont osées au parfum de rose.
Ô douce liberté, l’aube est vespérale
Le laïque veut un monde uniforme,
Le religieux se délecte du droit divin,
L’athée ne se soucie guère du lendemain,
Ô douce liberté, l’entre deux est sombre,
L’espoir supplie le retour de ton ombre,
Le courage invoque le souvenir de tes héros,
Le résistant n’a plus de chair sur les os,
Ô douce liberté, du bout de la nuit,
Tu m’envahis à en devenir une obsession,
Je veux par toi entendre le rossignol à l’envie,
Je veux par toi étreindre la folie ma passion,
Ô douce liberté, tel un serment originel,
Tu seras ma compagne de fortune,
Même si je dois y laisser la lune,
Même si je dois y perdre le soleil,
Ô douce liberté, viens embrasse-moi,
Emporte-moi, mon cœur est à l’horizon,
Emporte-moi, mon âme est à l’évasion,
Viens, mon linceul est prêt, à l’émoi,
Ô douce liberté, tu es ce songe telle une voile,
Naviguant sur mes lèvres à fleur de mots,
Écumant mon océan d’espace qui s’étale en toi,
J’aime ouïr les sirènes aux chants donnant des ailes,
Ô douce liberté, tu es mon cyprès d’orient si preste,
La turquoise de mon âme implorant le céleste
La blancheur scintillante de mes désirs à l’Est,
La perle de ces contrées sauvages de l’Ouest,
Ô douce liberté, pour toi, la aube des amants est souillée,
Lorsque tu es là, de ton souffle, embrasant le large,
Lorsque ta présence lève le tcharchaf face à l’océan,
C’est mon cœur qui lève le voile au levant mouillée,
Alors à l’horizon, la vie semble être une étoile,
Filante
sans rivage pour mourir loin du monde,
Sur
les terres désertiques des épris à l’esprit rebelle,
Là
où Allah offre l’alchimie de la foi pleine miséricorde.
R.A