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lundi 30 novembre 2020

Ô mon Qalam



Derrière moi il y a ces ombres,
Qui ont tracé mes contours,
Faits de rugosités et d’épreuves,
Près de moi ces maigres provisions,
J’ai si peu en réalité de prières,
Sur ce chemin sinueux de la vie,
Fait de douleurs et de cicatrices...

Dans mon cœur insoumis,
Ces nuits entières séquestrées,
Au milieu de ces traditions,
Si profondes, si solides, si épaisses,
Telle une prison sans barreau,
Sans raison, les chaînes sont là ...
Je ne sais aller vers la liberté...

Par mon ciel étendu, à la dérive,
Me voilà pétri de contradictions,
Sur ce chemin de la solitude,
Sans idéal, sans perspective,
J’ai des larmes pour la lune,
Sous mes paupières fatiguées,
Un silence de pierre s’abat,
Malgré la merveille en éclat,
Le jour, la nuit me parle,
Encore de toi, tel un rossignol,
La nuit pleure ses étoiles filantes,
Lorsque moi je pleure mes étreintes ...

Sur mon armure brodée de peines,
Mes perles scintillent pour l’éternité,
Lorsque le soleil du cœur s’éteint,
Rien n’affole la course du vent,
Rien ne perturbe le sablier si lent,
J’ai écrit tellement de proses,
Sans rose ...
J’ai dépeint tellement de vers,
Sans lumière ...
J’ai cousu tellement de rimes,
Sans âme ...

Mais en réalité j’ai donné sans compter,
À mon enfer, à mes ombres, à mes faiblesses,
Ce visage de la noirceur profonde,
Qui embrasse les lèvres de ma solitude,
Incarnée par les cris de mes mots,
Dans le silence, la déchirure des maux,
Tel un naufrage prévisible sur un bateau,
Je navigue sur l'océan éprouvé chaque soir.
Lorsque je lève les yeux au ciel,
Il y a cette merveille qui éveille l’esprit ...

Moi qui dans mon errance,
J’écrivais mes doutes, mes craintes,
Jusqu’à cette révélation, cette rencontre,
Où s’accomplit le destin de la vie.
Offrant à l’âme la musicalité du désir ...

Loin du printemps des cœurs,
Voici l’hiver qui embrasse,
Mon âme errante sur les falaises,
Là où le temps dévore l’horizon,
De mes fragments de vie perlés,
De souvenirs sacrés malgré mes abîmes,
De ces nuits esseulées qui assassinent,
Mes rêves sans lendemain sans courage.

J’avais trouvé cette étoile trop belle,
Dans ce jardin des secrets, une merveille,
Pour croire en moi, l’indigne à la rose …
Bientôt la pluie m’embrassera,
Pour pleurer sur l’absence inévitable,
Refroidie par mille douleurs évidentes,
Au cœur de la roseraie des rêves,
De ces jours inachevés par l’amour,

D’une petite merveille si grande.
Ô Allah, me voilà à la porte du silence,
Ô Allah, me voilà à la porte des adieux,
Guide cette âme sans cœur qui t’implore,
Pour une clémence éternelle à l’aune,
De ce crépuscule si près de l’aurore.

R.A