Je murmure ton nom dans le désert, voilà que le silence me dit combien je t'aimer sans mot,
Car loin de toi, je suis fait de ces maux que le vent emporte par amour jusqu’à la source sans eau,
Je murmure en marchant seul pour mieux sentir la douleur de ton absence qui me rappelle à toi,
Car sans toi, je suis cette poussière de vie qui se dépose dans un coin que le destin prive de foi,
Je murmure jusqu’à l’ivresse les lettres de ton prénom que je dessine sur le sable fin que le vent délasse,
Car avec toi, même le désert et même le silence sont dignes du paradis fait de promesse,
Je murmure en égrainant tes souvenirs que je déploie à moi même sous le soleil de tes yeux,
Car pour toi, mon recueil est une alcôve où se psalmodie en secret la prose des amants près des cieux,
Je murmure un dernier « je t’aime » au coeur d’un écrin de perles que je dépose à tes pieds sans espoir,
Car privé de toi, la vie est une maîtresse qui se meurt dans le silence de la solitude en un soir,
Je murmure ces derniers vers de Rumi :
« Je choisis de t'embrasser dans le vent ...
Car le vent est plus doux que mes lèvres,
Je choisis de retenir dans mes rêves...
Car dans mes rêves, tu n'as pas de fin. »
Je murmure car ce que la mort m’a volé de mon ciel,
Ce que la prière m’a rendu à la belle étoile,
Je le murmure car ma plume ne sait peindre ton amour sur la toile.
R.A