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lundi 29 juin 2020

Égérie orientale



Belle comme une rose,

La voilà rayonner dans mon jardin secret, 

Sublime comme une rare et unique perle, 

La voilà se livrer nuit après nuit à mes yeux, 

Sensuelle comme une égérie orientale, 

La voilà déployer son charme irrésistible,

Délicieuse comme un fruit de la passion, 

La voilà offrir son jus plein de délicatesse. 


Elle est le désir d’histoire, d’un fantasme, 

Des mille et une nuits sous la toile, 

Elle est ce trésor inestimable de l’âme, 

Cachée pour l’honneur sous le voile.

Elle est ce sanctuaire de la dignité,

Qui se préserve tel un pilier sacré, 


Elle désarme les plus rustres,

Aucun coeur ne résiste, 

Par un simple regard de bon calibre,

Aucune âme ne s’oppose,

Elle envoûte, de prestance, d’élégance, 

Aucune raison ne se justifie, 

L’esprit émerveillé par sa beauté d’ambre, 

Se révèle tel un parfum qui encense l’ivresse.  


Comment résister à son charme ? 

Quand bien même soufi je serais ! 

Toute résilience est vaine à sa sensualité,

Quand bien même maître je serais ! 

À sa vue le désir se fait chrysalide née, 

Quand bien même le destin reste éphémère, 

L’espoir de se poser tel un papillon sur sa fleur se fait romance. 


R.A

jeudi 25 juin 2020

Diwan : Layla à fleur



Pourquoi me regardes-tu – ô Layla – je brûle sous le soleil de tes yeux, mon cœur n’est que cendre prise au vent !


Pourquoi me regardes-tu – ô Layla – je suis prisonnier de ton sourire, mon âme  est suspendue à tes lèvres ! 


Pourquoi me regardes-tu  – ô Layla – je suis l’esclave de tes caprices, mon corps embrasse tes ombrages !  


Et pourquoi me regardes-tu – ô Layla – puisque que tu as la clef de mon jardin, de ta main dépend ma rose en fleur ?


Et me diras-tu – ô  Hafez – quel jour Elif a déposé une flèche en plein cœur ?


Me diras-tu – ô Hafez – quel jour Elif fut honorée par tes lèvres complices ?


Me diras-tu la nuit où tes pas t’ont porté en toute liberté vers la source d’Elif  ?


Et me diras-tu – ô Hafez – quelle nuit ton âme a failli aux pieds d’Elif, occupée à se dévoiler ?


À quoi bon rafistoler un vase brisé sous le poids des supplices pleins de malices,


Sois rassuré – ô  Majnun – les étoiles dans les yeux, la lune en témoin,  tu caresseras ce soir, à souhait l’intime effeuillé de ton fantasme... 


Voyant la rougeur dans le blanc de l’innocence, Layla lui offrit ses paumes sur  ses joues inondées par le regret en lui déclarant : 


Par les cieux et par la terre,  nos larmes se mêleront au crainte des adieux à la source abhorrée.


Viens assieds-toi, ô mon Majnun, la vue de Layla est brouillée, ce n’est pas moi qui te pardonne mais bien son cœur par amour car le printemps ne peut attendre la saison des amants indécis. 


R.A


lundi 22 juin 2020

Ô Nefsawi



Parcours les horizons du monde, 

Tu sentiras les fleurs de la diversité, 

Mais garde le secret des essences.


Parcours l’épopée de l’amour, 

Tu sentiras le plaisir des amants, 

Mais garde le secret des intimes.


Parcours les vents de la passion,

Tu sentiras le goût de la liberté,

Mais garde le secret de la folie.


Parcours les chemins de la foi, 

Tu sentiras le parfum du paradis,

Mais garde le secret des initiés. 


Parcours le silence des êtres, 

Tu sentiras la faiblesse des âmes,

Mais garde le secret des cœurs.


Puis regarde avec les yeux du cœur, 

Ton âme percera le secret de l’alchimiste, 

Alors parle de ton expérience en parabole. 


Et incline-toi dans le parcours 

Et prosterne-toi dans le secret, 

Et invoque la grâce et la guidée

Auprès d’Allah l’Unique. 


R.A


Samarkand



Ô mon rossignol enchanté, 

Va retrouver les anges de Samarkand, 

Dis leur que je patiente tel un amant 

Priant de jour la nuit du destin, 


Et murmure à ma promise 

Que le ciel de la nuit se plaint 

De mes perles que je ne sais contenir,

Inondant mes missives, sans réponse ! 


Qu’ici le champ de l’espoir se fait désert,

Quand le vent de l’amour éperdu ignore,

Je me noie des maux de l’indifférence, 

Où le marbre épouse le sanglot du silence.


Ô mon rossignol plein de dignité, 

Va retrouver les mendiants de Samarkand,

Dis leur qu’ils n’ont rien à m’envier 

L’amour à fait de moi un va-nu-pieds errant.


D’elle je suis affamé tel un prisonnier, 

Tel un esclave martyrisé et enchaîné, 

Seul l’ivresse de mes vers me libère,

Jusqu’à embrasser la folie éveillée,

Au point que je les jalouse de fouler 


La terre honorée du talon de ma dulcinée, 

Cette contrée exhale l’essence de l’aimée.

Dis à mes frères de la misère de prier 

Perdu je le suis sans le parfum de son voile, 

Égaré je le suis sans ses mots sous la toile.


Ô mon rossignol initié , 

Va retrouver les soufis de Samarkand,

Dis leur de me révéler leur secret 

Mon âme, en vain virevolte loin de l’amour, 


Conte leur la détresse qui est la mienne, 

Depuis que sa grâce m’a touché, 

Mon âme d’impatience est essoufflée

À égrener les saisons de mon chapelet. 


Rappelle leur ma souffrance de l’aimer, 

D’une foi digne d’un awliya dévoué, 

Espérant du celeste que l’intime soit exaucé,

En échange d’un paradis éternel inspiré. 


Ô mon rossignol ailé, 

Va retrouver les déchus de Samarkand,

Dis-leur que le printemps se meurt l’été

Comme je meurs ici à la taverne des émus, 

Je sens le bishaq des assassins d’Alamut 


Près de mon coeur saignant mais convoité... 

Ni Hassan Sabbah, ni Nizam al-Mulk 

N’ont su dompter en moi l’esprit rebel 

Depuis les rubbayaits d’Omar Khayyam. 


Ivre d’elle je le suis à la belle étoile, 

Jusqu’à l’overdose libérant ma prose,

Pour une liqueur d’opium au pouvoir sibylle, 

Incisant jusqu’à la sève le coeur de ma rose. 


Ô mon rossignol désiré,  

Va retrouver les muezzins de Samarkand,

Dis leur qu’Allah seul guide les effrontés,  

Qu’entre deux appels lancés, les amants

Susurrent dans les alcôves la prière de l’esseulé : 


Ô Allah devance mon destin à sa porte,

Que je puisse lui offrir l’anneau sacré, 

Ô Allah précipite la mesure du clepsydre, 

Que nous puissions chanter tes louanges à deux. 


R.A


dimanche 21 juin 2020

Les larmes du martyre


Il est des champs 

Fertile pour les larmes, 


Il est des vents, 

Propice pour les âmes, 


Il est des perles de délices, 

Magnifiant la dignité sublime, 


Lorsque les larmes dans le calice

Se mêlent à celui de l’homme


Que le ciel a frappé 

En vous prenant à témoin 


De ses paroles déchirant le silence, 

Le rossignol chanta à tu tête la folie : 

« Ô ma bien-aimée ! Tu es mon essence, 

Sans toi la mort m’est préférable à la vie »


...


Ô Allah accorde ta grâce, 

Accorde à ce coeur en feu, 


Un océan de patience en ce lieu,

Honorant le courage d’un martyre. 


R.A

samedi 20 juin 2020

Guerrières masquées


Il y a ces femmes, ces guerrières, 

Il y a ces roses, ces épines fières,

Qui malgré la mort vous embrassent, 

Qui malgré l’indifférence vous soignent, 


La main sur le coeur, le coeur à l’ouvrage, 

Dans le silence et dans l’ombre les voilà,

Sur le front de l’épreuve malgré l’orage, 

Pour servir la vie sans distinction ici et là,


Il y a ces soignantes, ces amours, 

Il y a ces parfums, ces regards si lourd,

Qui malgré la souffrance vous soulagent, 

Qui malgré la douleur vous sourient, 


Le corps en martyre, elles sont là pour vous, 

Armées de leur foi malgré qu’elles soient démunies,

Sur le chemin du combat face à la pandémie,

Sur le champs de l’effroi, elles sont là pour nous. 


R.A

Perle brouillée


Certes tu es la jeune fille, connue, 

À la perle distinguée et reconnue, 

Tu es un miroir à bien des égards,

Que l’âme admire certes tel un art.


J'ai revu ton regard, le portrait couvert, 

Je n'ai pu percer ton mystère fait de vers, 

Ton esprit me sembla perfide et cruel, 

Réfléchissant à peine l’embrun du ciel.


Tu rappelles l'hypocrisie à peine voilée,

Acculant de larmes les âmes ensorcelés. 

Assis devant toi, de douleur je me tords, 

Entre mépris et nausée face à la mort ! 


De profile tu es presque, belle, horizon

De mille feux tu illustres les saisons ... 

De face on perçoit une perle mouillée

Comme tombée d’un ciel brouillé !


Ô tu es le portrait de Dorian Gray, ô séduisante méduse ! 

Tu es la laideur que l'on embellit chaque jour de frimas,

Que l'ignorance puéril de la passion aveugle valorise, 

Tu resteras, nul doute, ce plaisir perfide tel un déchu prélat. 


R.A

jeudi 18 juin 2020

À la rose précoce



Sens-tu mon coeur et ses battements entre deux silences fait de rythmes,


Il réclame l’écho de ton coeur, 


Sens-tu mon âme et ses vibrations entre deux espoirs fait de douleurs, 


Il désire la douceur de ton âme. 



Regarde mes yeux, elles ne peuvent contenir la rosée, 


Ses perles enfilées sont pour toi, 


Regarde mes lèvres, elles ne peuvent résister à t’aimer,


Ses bourgeons en fleurs sont pour toi, 



Tu es cette sublime perle orientale, que les poètes déclinent en ghazal, 


Chérie du bédouin à la belle étoile,


Tel un trésor révélé par le ciel, que la lune honore l’éclat de cristal, 


Au désir sensuel de l’intime sous la toile.



Écoute le chant du vent, c’est mes vers plein d’ivresses,


Écoute le chant des dunes, c’est ma prose plein de caresses,


La coupe de l’amour est pleine, c’est mon vin macéré de supplices,


Les larmes d’un lendemain scintillent déjà à la mort de la rose précoce. 


R.A

dimanche 14 juin 2020

Ô Leyla ma rose



Ô sublime rose éplorée, 

Ton destin m’a embrassé, 

Je t’admire à la belle étoile, 

Dans un écrin telle une perle,


J’ai rêvé de toi cette nuit, 

Ton parfum m’a enivré, 

Par-delà la raison gardée, 

J’ai senti l’ivresse du paradis, 


J’ai rêvé de toi cette nuit, 

Ta voix m’a transporté,

Par-delà la grâce incarnée, 

Je me suis offert à ta mélodie,


J’ai rêvé de toi cette nuit,

Tes cheveux ondulés au vent,

Par-delà le charme déroutant, 

J’ai perdu pied une fois séduit, 


J’ai rêvé de toi cette nuit, 

Ton corps effeuillé par mon désir,

Par-delà la sensualité fleurie, 

J’ai fondu sous le soleil du plaisir.


J’ai rêvé de toi cette nuit,

Ô ma Layla je blâme le jour,

Par-delà ma folie contée à ta cour, 

Majnun à les yeux perlés par la pluie.


R.A

Tel un derviche


Ô mon âme te voilà à l’épreuve, 
Dans l’œil du cyclone de l’amour, 
Le vent souffle sur la braise vive.

Te voilà derviche entre ciel et terre, 
Tourne et sème les graines célestes, 
Que la rose exhale le désir en fleure.

Ô mon âme te voilà en émoi, 
Dérivant au gré de la passion, 
Gare à l’abîme qui emporte la foi.

Te voilà livrée au plaisir du murmure,
Sous les alcôves, ivre jusqu’aux lèvres, 
Te voilà derviche égrainant ces vers. 

R.A

vendredi 12 juin 2020

Cœurs à fleur


Ce n’était qu’un silence, un regard, 
Suivi d’un sourire presque hagard, 
Trahis par ce geste timide et hésitant, 
Leurs mains à fleur, le cœur battant,

Les âmes au firmament du désire, 
Sous le ciel, les amants de l’amour,
Se perdirent dans l’océan de velour,
Où le chant du rameau les fît fondre,

Jusqu’à goûter la douceur de ce miel, 
Que les lèvres suaves débordant de vers, 
Et de proses finirent en bouquet véniel, 
Malgré le poids des traditions en fers. 

R.A

lundi 1 juin 2020

Mots de la fin


Jusqu’à, 

Ces mots de la fin
Qui se termine par un point,

En réalité il n’y a de lien,

Je n’ai la plume des poètes,
Sur le chemin des épithètes,

Je n’ai l’encre des sages,
Pour calligraphier le souffle des anges,

Ces maux de la fin,
Brise le sens de la main.

Ô Allah 

J’étais égaré tu m’as guidé 
sur le chemin parfait, 

J’étais affamé tu m’as comblé 
de tes bienfaits, 

J’étais errant tu m’as enveloppé 
de ta miséricorde, 

J’étais inconscient tu m’as éveillé
pour saisir ta corde,

R.A