Ce n’était qu’un silence, un regard,
Suivi d’un sourire presque hagard,
Trahis par ce geste timide et hésitant,
Leurs mains à fleur, le cœur battant,
Les âmes au firmament du désire,
Sous le ciel, les amants de l’amour,
Se perdirent dans l’océan de velour,
Où le chant du rameau les fît fondre,
Jusqu’à goûter la douceur de ce miel,
Que les lèvres suaves débordant de vers,
Et de proses finirent en bouquet véniel,
Malgré le poids des traditions en fers.
R.A
9 commentaires:
Particulièrement beau, très imagé. J'ai triché et suis partie regarder ce que sont les rameaux lol et j'ai appris aujourd'hui la définition du mot véniel. ��
Tellement beau, le langage des âmes qui s'aiment quand elles expriment leur amour en silence ❤
Magnifique
Sublimissim ❤️
Magnifique
C’est bouleversant 🌹
Rimes plates,embrassées et croisées, ceci est bien trouvé !
Sublime poème...il y à, la source un auteur passionné !
“Car... maintenant je ne m'abuse plus..., si cet homme m'avait alors saisie, s'il m'avait demandé de le suivre, je serais allée avec lui jusqu'au bout du monde; j'aurais déshonoré mon nom et celui de mes enfants... Indifférente aux discours des gens et à la raison intérieure, je me serais enfuie avec lui, comme cette Madame Henriette avec le jeune français que la veille elle ne connaissait pas encore... Je n'aurais pas demandé ni où j'allais, ni pour combien de temps; je n'aurais pas jeté un seul regard derrière moi, sur ma vie passée... J'aurais sacrifié à cet homme, mon argent, mon nom, ma fortune, mon honneur... Je serais allée mendier et probablement il n'y a pas de bassesse au monde à laquelle il ne m'eut amenée à consentir. J'aurais rejeté tout ce que dans la société on nomme pudeur et réserve; si seulement il s'était avancé vers moi, en disant une parole ou en faisant un seul pas, s'il avait tenté de me prendre à cette seconde, j'étais perdue et liée à lui pour toujours.”
Stephan Zweig 24 h de la vie d’une femme
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Louis Aragon
- Les yeux d'Elsa
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