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samedi 15 décembre 2018

Diwan : " Tiens mon cœur"



Le soleil se lève Ô Maître, 
L'ombre chassée sous le hêtre,
M’expose à la clarté de l'être,
Habitué à l’éclat du paraitre,  
Solitaire à l’âme rebelle,
J’erre le cœur à la venelle,
Déambulant sous la toile,  
Avec cette tristesse éternelle,
De mes pupilles sans étoile,
 Mon rêve brisé,
À genoux, tel un pèlerin,  
Est mon espoir.
Lourd de porté,
Est ce silence noir,
Sur mes épaules d'orphelin.

Qui peut me comprendre ? 

Moi qui marchant,
Sous ta voûte céleste,
Rythmant mes pas
À ton dhkir sublimant
Tes noms, Yâ Âllah !
Moi qui isolé,
De moi-même
Abandonné
Fût honoré
Par tant de larmes
Miséricorde à mon cœur
À la simple invocation de Yâ Allah !

Qui peut me suivre ? 

Moi qui confonds
Le jour et la nuit
Plongeant ma plume
Dans les bas-fonds
De cet océan de puit
À l’encre rendant ivre
Les amant sous l'enclume.

Ô Maître,
De la douceur de tes versets, 
Tu offres aux désireux tes secrets,  
De la saveur de tes mots
Tu offres aux anxieux ta sérénité,
De l’évidence de tes signes,
Tu offres la sagesse et la guidé.  

Ô Maître,
Et pourtant, ton Amour est là, 
Il me suffit de le suivre, tel un awliya,
Avec la sincérité de la foi, à la délicatesse,
Il me suffit de le vivre, tel un tisserand,
S’offrant à l’humanité, tel un tapis persan.
Subjuguant de murmure l’éveil à la caresse.

Ô Maître,
Couvre la noirceur de mes maux,
Par ta lumière qui me faut la haut, 
Ce n'est qu'à l’évocation
De Toi le Sublime,
Que mon cœur embrasse
Dans le silence
L’instant inespéré de mon âme,
Espérant à nouveau une lueur,
Me faisant oublier ma douleur.

Ô Maitre, 
Veille à mon cœur, veille Ô Maitre!
Tiens-le fermement, 
Tiens-le de sorte,
Qu'il ne tombe pas tel un enfant, 
Au pied de Ta sublime porte,
Sur ces chemins aux mille pièges traîtres.
 
Ô Maitre,
J’ai une plaie sur ma langue,
Dans ce désert qui me supporte,
Je ne te demanderai ni pain,
Car je n’ai pas faim
Je ne te demanderai ni verre d’eau
Car je n’ai pas soif
Dans ce tourbillon de feu qui m'emporte,  
Je réclame que la fraicheur de Ton Amour.

Ô Maitre,
J’ai une cicatrice sur mon cœur,
Dans cet horizon vespéral,
Je ne te demanderai ni repos
Quand Bien même je suis épuisé,

Ô Maitre,
J'ai perdu les ailes de mon âme,
Dans cet chute abyssale,
Je ne te demanderai ni sommeil
Quand bien même je suis accablé,

Ô Maitre,
Sur un oreiller de pierre,
Je ne rêve pas de la zahato,
Dans ce périple pinçant la lyre
Éplorée des tourments de ma vie,
Je ne mendie sans demi-teinte,
Rien qu'une étreinte 
De Ta grâce.

Ô Maitre,
Réveilles-la celle qui,  
Jadis habitée mon cœur,
Jadis rassurée ma peur,
Jadis parfumée mon moi,

Ô Maitre,
Réveils ma belle foi
Une dernière fois
De son sommeille
Que je l'embrasse
Avant l'adieu hélas  
D'un cours fatal à l'écueil.

Ô Maître,
Tiens mon cœur,
Mon âme n’a plus de larmes
Tiens-moi, loin de ces lames,
Traînes-moi, loin de ces leurres.
Que valent une vie, une journée ?
Mon destin ne peut se relever, 
Sans toi Ô Maître !  

Ô Maître,
Tu m’as offert un monde, de fleur,
A la couleur des yeux de mon cœur,
À moi ce jardinier indigne,
Au visage remplit de honte,
Devant ce miroir du Sujud,
Reflétant mon fi de ton signe
Alors même les sanglots de mon oud.  

Ô Maître
Il fût un temps à la belle étoile,
Je rêvais comme Tu le sais,
D'aimer à l'aune de ces contes sans voile,
 Ce temps où l'amour dans le passé,
Été tissé sur le tapis
En broderie,
 Les initiales était écrits
Sur des mouchoirs
Et secrètement
Gravé dans les cœurs.

Ô Maître,
Les amants étaient nobles
Les amoureux courageux,
Les combats étaient notables
Mais se gagnaient à deux,
Mais maintenant ;
Les amours semés,
Sur les terres infertiles
À l'aube se lamentant, 
Il n'y a que des souvenirs essaimés,
Dans ces contrés illégitimes,
À la douleur née dans les langes,
À la nuit pécheresse,
Désertée par tes anges.

Ô Maître,
Tout le monde pense, à même,
Que je suis rebelle envers l'amour,
Or l'amour me reconnaît partout
Là où il me surprend,
La nostalgie me reconnaît,
Là où il me méprend,
La cruauté me reconnaît,
Là où il me suspend, 
La mort me reconnaît,
Mon visage a honte de moi-même.

Ô Maître !
Je suis fatigué 
N'est-il pas l'heure d'abréger
Ma sentence par la terre ?
 
R.A

6 commentaires:

Hab a dit…

Amin. Un texte plus que touchant.
Alors humblement je conseillerai de quémender le boire et le manger, même sans faim, même sans soif. On devrait souligner notre dépendance au pourvoyeur afin d'en valoriser encore et toujours la grandeur.
Qu'Allah t'accorde l'étreinte de Sa grace. En réalité, quel meilleur voeux ? Sache que les awliya dont tu parles ne l'ont obtenu que par l'extinction d'eux-mêmes. Ne plus être c'est devenir. Tant s'effacer qu'il ne reste de place qu'à la lumière. Je ne sais si je suis claire, je n'arrive pas toujours à étaler le fouilli de ma pensée.

Hab a dit…

Il y a eu des modifications...
Par la terre ? Un peu de courage ! Tous savons qu'ici-bas n'est que la prison du croyant. Crois-tu pouvoir profiter des délices sans n'éprouver quelconque épreuve ? Franchement ce n'est pas si simple, parfois j'ai envie de baisser les bras aussi, mais mes bras ne seront-ils pas plus utiles levés que pendants ?
La vie est épreuve, c'est ainsi pour chaque âme, la routine en rajoute une couche, la fatigue nous surprend et la monotonie nous couche.
Espère ! La promesse finale est vérité. Elle saura nous combler inchaAllah.
J'invoquerais pour toi inchaAllah ainsi que pour notre communauté qui en prend un coup.

L’inconnu bis a dit…

Arriver à penser au seuvrage est le début du travail :)
L’essentiel est la , un peu de patience ...
il faut juste oser par les actes et non ce cacher derrière l’acquis qui peut en devenir un handicap
Ne jamais désespérer !
ceux que tu penses être un mal est en réalité un bien ... (faut il en être conscient) ;) « Ina maa yousri yousra »
le savoir est une arme, celui ci ce reflet à travers les actes uniquement
Espérer c’est être optimiste et l’optimisme paie toujours sans même que l’on ne voit le changement arriver pas à pas
:)
🎼« Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez les s´envoler, c´est beau
les enfants si vous voyez
Des petits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté » 🎼
Savoir mettre un point final à l’histoire d’un livre en passant à une autre histoire d’un autre livre
Pour n’en retirer qu’une moral!
Chaque expérience est un apprentissage de la vie encore une fois
Au risque de me répéter ... navré 🙈🙊
Ok, je sors 🚪
😅

L’inconnu bis a dit…

(un poème, pourrait faire office de réponse à ce poème, écris avant même de lire ses vers...)


Hab a dit…

J'ai l'impression de lire un journal intime. C'est bien plus qu'un simple texte. Tu en as du courage l'ami...
Je rejoins L'inconnu bis, l'étape de la remise en question et du regret est en réalité une excellente chose, bien qu'elle semble douloureuse par la noirceur qu'elle reflète à ce moment-même.
Qui peut se lever et prétendre n'être que pureté ? À part les anges aucune créature ! Mais plus simple pour eux, ils n'ont pas de libre-arbitre...
Merci pour ce rappel l'inconnu bis. Je vais retenir pour moi-même Fa inna maa lyousri yousra, inna maa lyousri yousra ! Ça fait du bien quand on y pense :(
Merci Esprit libre pour tes partages également. Tu es généreux en mots en ce moment, qu'Allah nous soulage de nos maux visibles et invisibles amin

LayLa a dit…

Cher poète,

Votre splendide prière m'a beaucoup émue...
Les douloureuses déceptions que vous exprimez me touchent profondément...

Que Dieu vous enveloppe de Son amour infini et vous accorde Sa grâce et Sa bénédiction.