Dîwan : " Ambre "

Le ciel est témoin, si tu savais,
C'est ses cheveux, dorés comme l'ambre,
De ma bien-aimée, qui m'a ravi le repos ;

C'est un seul regard,
De ses yeux noirs,
Qui m'a enlevé la tranquillité.

Que sera-ce si les râles et les gémissements,
Que je pousse chaque nuit,
Privé de celle que j'aime, arrivent jusqu'aux cieux ?

Car c'est une fraîche beauté,
Semblable à une rose souriante,
Qui me rend comme un rossignol éploré.

Sans toi,
Ô beauté céleste,
Le monde n'a de valeur à mes yeux ;

De ton absence,
La joie et les plaisirs ne me semblent ...
Que dégoût et infortune.

Sans toi,
Ô beauté qui renverse les âmes ,
La nuit peut-elle fermer mes paupières ?

Pas un instant,
Lorsque mes lèvres dans le silence murmure ton nom,
Sans que je ne gémie et ne pleure !

Oui je pleure,
Les lèvres fermées pour ne pas déranger la sérénité,
Et la paix des âmes insouciantes de la nuit.

Loin de toi, Ô Mumtaz,
Je ne suis qu'un bohémien vivant de l'aumône,
De ces quelques souvenirs qui me restent de toi.

Je désire, ne faire qu'un avec toi,
Sache que mes litanies sature le silence de la nuit,
Ô toi qui de sensualité, as troublé mon siècle, accord moi un répits ;

Daigne répondre à mes envies,
À mes folies , à mes désirs ;

De grâce prends pitié des gémissements de Jahân ;

L'excès de mon amour m'est devenu poison !

Et c'est tout mon être de douleur de ne pouvoir être réunie à toi
Qui rend impossible un simple sourire sur mon visage.

Sans toi ! Je suis devenu si riche de perles
Que j'en déverse chaque nuit,
Telle une aumône sincère loin des regards.

R.A