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samedi 10 octobre 2020

Diwan : ô Layla demain encore



Ô Layla, 

Souviens-toi des roses,

De ce parfum du bonheur,

Qui enchante les esprits, 

Pour toi je les ai ignorées, 


Souviens-toi des jasmins 

De cet effluve du désir, 

Qui emporte les cœurs, 

Pour toi je les ai ignorés, 


Ô Layla, 

Souviens-toi de ces chemins, 

De ce lieu propice aux plaisirs, 

Qui emporte les âmes,

Pour toi je les ai ignorés, 


Souviens-toi de la voûte étoilée, 

De cette alcôve tapissée de rêves,

Qui invite au voyage tel un fleuve, 

Pour toi je les ai ignorés, 


Ô Layla, 

J’ai ignoré les roses et les jasmins, 

J’ai oublié les rêves et les chemins,

Me voilà au parfum des souvenirs, 

Tel un alchimiste exilé sans avenir, 


Ô Layla, 

Comment ignorer ta grâce, le sublime ? 

Ces opales ombragées aux nimbes de khôl, 

Ces joues vermeilles semblables à un poème,

Comment ignorer ton charme, cet envol ? 


Cet instant où le regard se prélasse,

Comment oublier l’extase ? 

De ce baiser en fleur sur tes lèvres d’or, 

Qui ont volé mon honneur par un sort ! 


Ô Layla

Loin de toi, Samarkand la belle est ma thébaïde,

Là où mon amour offre ses vers aux sables,

Là où ma passion exhale sa p’rose au vent vivide,

Ici le ciel est saturé de prières et d’étoiles.


Ô Layla,

Sais-tu que mon esprit se met à déserter les médersas,

Sur les feuillets, l’encre se déforme et je ne vois que ta splendeur,

La parole des maîtres devient un murmure et je n’entends que ta douceur,

Sais-tu que ma douleur baigne dans le sang de Kerbala, 

Chaque jour me flagelle au rythme du deuil D’Achoura, 

La nuit, le coeur esseulé, rivé sur les étoiles de Boukhara, 

Le sommeil a déserté ma natte aussi froide qu’une tombe, 

Mon âme embrasse le ciel de lui offrir un signe de sa colombe, 


Ô Layla 

Demain encore,

Je foulerai les venelles des bazars les yeux perlés, 

Demain encore,

Je veillerai sur la route de la soie aux prières,

Demain encore,

J’embrasserai les tapis dans les mosquées, 

Demain, ô Allah, encore, 

Je visiterai les caravansérails et leurs poussières.



R.A

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Magnifique une plume qui fait rêver, qui fait voyager, qui sait aimer.. merci pour ce moment d'émerveillement!
Lina.

Chay a dit…

Une plume bellissime qui nous fait chavirer a chaque vers, vraiment un plaisir de te lire Allahouma barik ❤️

Imane bdr a dit…

Quelle belle plume qui d’un poeme à l’aute nous prouve à quel point elle est sublime. Au plaisir de lire le prochaine poeme 😊

Anonyme a dit…

La perpétuelle amante

Et s’il faut te suivre jusqu’au gouffre, je te suivrai.

Tu n’es pas la passante, mais celle qui demeure.

La notion d’éternité est liée à mon amour pour toi.

Non, tu n’es pas la passante ni le pilote étrange
qui guide l’aventurier à travers le dédale du désir.

Tu m’as ouvert le pays même de la passion.

Je me perds dans ta pensée plus sûrement que dans un désert.

Tu n’es pas la passante, mais la perpétuelle amante.

Robert Desnos