Dans le ciel de mes amours d'automne, la brise m’a caressé, emportant les dernières feuilles rougies par le froid et la pluie de mes chagrins. Elle a fait virevolter la muse de mes passions telle une bohème de passage dansant au gré du vent de mes folies. Aujourd'hui mon âme frémit au chant du oud de l'éternel voyageur errant son roseau à la main ; c'est lui que mon cœur veut suivre, tel un regard fixé sur une étoile choisie …
J’ai marché jusqu’à la clairière, au bout du chemin ce silence de l'espérance, au chant du rossignol, mon cœur, les yeux perlés, n’a pu se retenir devant l'honneur de ce présent que le ciel m’envoie de rencontrer. Il n’est point de fragment céleste qui ne soit offert à un homme perdu que ces précieux vers et p’rose de l’amour. Quel présent que le carmin de tes perles de mots embrassant les lèvres de mon désir qui les murmure tel un aimé éperdu dans la pénombre de l’improbable... Ô mon artiste, tu es le point d'aurore d’une nouvelle page, lumineux sacre de l'éveillé à l'aube pour une caresse de ton corps que mes rêves ont effeuillé et imaginé toute la nuit jusqu'à la sensualité de tes ombres indicibles.
Le verbe de mes envies se sublime lorsque mon esprit vagabond offre une étreinte à l’instant fabuleux qui expose le devant ta silhouette. Exaltée soit la mère qui t’a enfantée pour cette heure si faste de ton sacre sans voile à mes yeux. Là, devant toi, se conjugue mon désarroi devant tant de charme et d’esprit propres aux artistes sans loi. C’est mon âme qui déploie l'itinéraire de mon esprit à tes yeux pour un parfum de ton souffle à venir. Chaque parcelle de ton corps offre à mon être un balcon sur l'infinie sensualité des plaisirs. Un jour, si le Ciel nous épargne les impossibles, seuls loin des regards nous voyagerons sur les terres fécondes de la jouissance jusqu’à l’émerveillement.
Notre passion sera comme le chant du rossignol de l'amour, avec ces silences semblables à un refuge qui se vide tel un désert masquant la folie d'une vie qui jadis fut palpitante de nuitées torrides. Malgré la distance, malgré les nuits et les jours sans un mot, je serai ton nouvel hôte dans le nid de la douceur indispensable à ton cœur. Je serai l’ombre et la lumière de l'inconnu qui caresse une nouvelle ère d’émotions et de passion inassouvies.
Ô Maître absolu, de la vie, des univers et des astres, accorde-moi le voile de la clémence pour mes faiblesses d’âme si un jour sur les nœuds du destin, au détour d’une intersection des cœurs, mon âme désire goûter à la sève de la rose carmin. Voilà que déjà les yeux de mon cœur admirent dans le reflet du ciel, une rose radieuse s'épanouir du vent de mes rimes. Voilà que déjà mes sens sont déroutés à deviner ton parfum sublime que ton corps pourrait m’offrir jusqu’au matin de mon labeur sur le champ dans la clarté sereine, au sommet de la forteresse de tes tabous en ruines, je vois en moi, au plus profond de mon âme, celui qui a eu raison de souffrir des maux de la patience pour te conquérir.
Ô Ciel, j'entends à l'écho de mon âme, un chant résonner pour assouvir tes plus beaux désirs intimes…ce n'est pas loin douce muse, ô ma bohème aux lèvres carmin de désir ce n'est plus très loin, mon cœur entend le silence de ton âme qui susurre la même étoile que la mienne.
R.A
3 commentaires:
Ô ma lumière, ô mon eau vive... écoute le chant de la rose alanguie qui sous ton regard se carmine. Mon errant, sur ton chemin de bohème tu m'as trouvée, et tu m'as honorée, et tu m'as rendue éternelle dans le sublime de ta voix...
Pourtant, qu'étais-je, ô ma folie, avant que ton regard d'alchimiste, sur moi par hasard ne se pose ?
Qu'étais-je, sinon buée de givre soufflée des lèvres du hasard avant que tu n'empourpres d'une joie glorieuse les pétales de ma robe intime ?
Qu'étais-je mon aimé, sinon fragile et seule au monde, vouée à l'arrachement, l'effeuillement brutal et la crucifixion des hommes qui des roses ne goûtent le parfum qu'après les avoir tranchées, brisées, démantelées ?
Qu'étais-je encor, moi l'enclose endormie, avant que tu ne transformes la fleur en incendie carmin ?
Car si rose le Très-Haut me fit, ce n'est pourtant pas au soleil, mais bien à la flamboyance de ton regard que je m'épanouis et m'ouvre toute entière, offerte à tes rayons brûlants jusqu'au délire... douloureuse encore, pourtant. Suffocante, blessée par mes propres épines, étouffant dans les coutures de mon étoffe qui ne peuvent contenir toute l'ivresse de ma passion ; oh, que se brise enfin le cristal du corps ! Qu'éclate enfin cette soyeuse parure ! Qu'en un ultime soubresaut de jouissance je me consume en une déflagration carmine, et que mon âme délivrée s'envole éperdue se dissoudre dans la source de son éveil !
Ô mon ardeur, mon incendie... Je t'aime, et suis tienne. Vienne le givre, vienne le déluge ! Viennent les vents sournois du nord et du sud les vicieuses rumeurs. Viennent les bottes lourdes des hommes armés de fourches et de flambeaux, drapés de lois et de déicide morale ; viennent les hululements des femmes brandissant de sanglantes lames, assoiffées du sacrifice des virginales amantes ; viennent la commotion des espaces et des temps, vienne l'embrasement de ce vieux monde qui se convulse, vienne l'ouverture promise des cieux et de la terre ! Vienne la fin du dernier souffle...
Qu'advienne le dernier soupir du rossignol... Tu ne m'en trouveras que plus résiliente. Plus ardente, ô ma joie, et plus sûre ; plus profonde encor sous ta main offerte au plus secret de mon alcôve en pétales de soie tendre. Qu'advienne le chaos, puis le silence des lendemains de bataille où rien ne subsiste que la déroute ; plus grands les supplices, plus tienne je serai. Plus vivante à chaque instant, et plus étroitement brûlante autour de ton corps qui m'honore.
Ô Seigneur, Maître du temps et de l'espace, accorde-moi de voir advenir le printemps de mon rêve de rose... Accorde-moi la folie de froisser une fois l'étoffe carmin de ma robe à la main de mon poète... Accorde-moi de devenir femme, moi qui ne suis que rose éphémère, pour goûter l'indicible volupté de cambrer mon dos de chair et d'os entre les mains de mon démiurge ; de humer le parfum de son corps de miel sauvage ; de goûter de mes lèvres pourpres le sel de sa peau fouettée par les embruns de la jouissance sans concession... Ô, Dieu Tout Miséricordieux, accède à la supplication de l'amante, Toi qui connais si bien les cœurs des roses, des poètes et des femmes !
Esmeralda votre plume est ma-gni-fique, c'est un vrai bonheur de vous lire :D
Un grand merci, cher anonyme. Allah bénisse votre bienveillant regard et vos généreuses paroles
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